Paul au Festival de Cannes (9 mai 2001)

Le 9 mai 2001, Sir Paul McCartney s’est rendu au Festival de Cannes afin de présenter à la presse française l’album et le film intitulés WINGSPAN. Le long métrage retrace l’histoire des Wings. L’événement a lieu dans le cadre somptueux de l’hôtel Majectic, situé en face de la croisette. Officiellement invité par EMI-France et MPL, j’ai pu assister à l’intégralité des événements le concernant et m’entretenir quelques instants avec lui. Tout d’abord voici en détail le déroulement de cette journée :

10h30 : Accueil des officiels et journalistes pour un café de bienvenue
11h40 : Arrivée de Paul avec plus d’une heure de retard sur l’horaire prévu
11h45 : Présentation du film WINGSPAN (projection de 20 minutes)
12h10 : Photo Call (séance de photos)
12h45 : Fin de la conférence
15h00 – 16h00 : Séance de dédicaces à la Fnac de Cannes

Paul est arrive à l’hôtel Majestic avec plus d’une heure de retard. Il a aussitôt rejoint sa loge. Durant ce temps, 20 minutes du film WINGSPAN sont projetées dans la salle de conférence devant les officiels, les journalistes et les dix gagnants du concours RFM. A 12h05, Paul quitte sa loge accompagné de Geoff Baker. Au rez-de-chaussée, parqués le long du côté droit du couloir menant à la salle de conférence, une horde de photographes l’attend impatiemment pour le photo-call. Paul fait son entrée sous un crépitement de flash. Entre coups de coudes et d’objectifs, les photographes se bousculent pour réussir le meilleur cliché et scandent à tue-tête : « Paul ! Paul ! Please Paul ! ». Cinq minutes plus tard, il pénètre dans la salle de conférence pour l’interview. Il n’y a aucun traducteur français et les journalistes devront poser leurs questions en anglais. John Hammel, le fidèle garde du corps et « homme à tout faire » de Paul, se tient debout, à gauche de la scène. Il est interdit de prendre des photos. Seuls les enregistrements audio sont autorisés. Sans attendre, les mains se lèvent et c’est Geoff Baker qui décide qui doit poser les questions.
Voici un extrait de cette interview regroupant les propos les plus intéressants :
Pourquoi avez-vous créé les Wings ?
Paul : A la séparation des Beatles, je suis devenu complètement déprimé et dégoûté. J’avais le sentiment d’avoir perdu le plus merveilleux boulot du monde. Je me suis alors ressaisi avec une seule envie en tête : refaire de la musique. Mais comment ? Seul ? Avec qui ? Je ne savais pas. Linda m’a ouvert les yeux et m’a fait prendre conscience qu’il serait extrêmement difficile, voire impossible, d’égaler les Beatles. J’ai donc pris la décision de tout reprendre à zéro, mais avec elle.
Comment cela s’est-il passé avec Linda ?
Paul : Au début, elle ne savait jouer d’aucun instrument. Je lui ai appris quelques accords de piano faciles à jouer. De toute façon, je ne prenais pas un grand risque. C’était une bonne élève. Elle a vite progressé pour devenir l’un des piliers du groupe.
Que représente les Wings pour vous ?
Paul : Tout l’opposé de ce que j’avais vécu avec les Beatles. A l’époque, nous étions quatre garçons avec des idéaux différents. Avec les Wings, j’ai retrouvé une certaine harmonie, comme si ce groupe faisait partie intégrante de ma famille.
Quel genre de musique écoutez-vous actuellement ?
Paul : Radiohead, Cold Play pour faire moderne. Mais ce que je préfère est antérieur aux années soixante, comme Nat King Cole ou encore Fred Astaire. De temps en temps, il m’arrive d’écouter un peu de hip-hop.
Pensez-vous qu’un jour les Beatles ou les Wings puissent se reformer ?
Paul : Absolument pas. Je ne peux pas m’imaginer tourner la tête vers John et trouver une place vide. La situation serait identique avec Linda.
Etes-vous toujours aussi négligent avec vos bagages depuis la fameuse « affaire du Japon ? »
Paul : Non ! Plus du tout ! Il n’y a plus un gramme de produit illicite dans mes bagages. C’était un incident de parcours.
Songez-vous à vous remarier ?
Paul : Savez-vous qui a lancé cette rumeur ? Les « Sunny People » (NDLR : la presse à sensation, en référence au journal The Sun)Bien sûr, il se peut qu’un jour je me remarie, mais ce n’est pas d’actualité pour le moment.

A 12h45, l’interview s’achève et Paul quitte la salle de conférence. Au grand plaisir des photographes, il rejoint l’emplacement du photo-call et se laisse « mitrailler » pendant quelques instants. Il regagne ensuite sa loge.
14h00 – La Fnac ferme ses portes pour la séance de dédicaces devant avoir lieu à 15h00. Cent personnes seulement auront la chance de voir Paul. Pour cela il fallait acheter le CD ou l’album vinyle WINGSPAN à la Fnac de Cannes. A l’entrée du forum situé au premier étage, et sur présentation du ticket de caisse et d’une pièce d’identité, un badge d’accès numéroté vous était remis, passe-droit obligatoire pour la séance de dédicace. Loin des bousculades de la dernière séance française de dédicaces de Paul, le 14 octobre 1993 à la Fnac Etoile de Paris, les cents badges offerts, à partir de 10 heures, ne sont pas partis en un temps record. En effet, à 13h45, un quart d’heure avant la clôture, il reste encore des badges ! La Fnac a souhaité s’associer à la lutte contre les mines antipersonnel, menée par Paul, en soutenant l’action de Handicap International. Elle reversera donc à cette association les bénéfices des ventes nationales de WINGSPAN ? réalisées ce jour, afin de financer ses programmes de déminage et d’assistance aux victimes des mines.
Dès 14h00, des fans et des touristes curieux commencent à se répartir le long des barrières métalliques formant une haie d’honneur jusqu’à l’entrée de la Fnac. Paul est attendu pour 15h00. Sa voiture doit s’arrêter 30 mètres en amont de sorte qu’il puisse regagner la Fnac à pied, laissant ainsi à son bon vouloir, quelques dédicaces ou poignées de mains.
14h40 : arrivée du maire de Cannes.
15h00 : Paul arrive mais sa voiture s’arrête juste en face de l’entrée de la Fnac à la grande déception des fans regroupés derrière les barrières de sécurité. Présent sur l’estrade réservées aux officiels et journalistes, je peux prendre quelques photos de Paul lors de sa sortie du véhicule. Il serre ensuite la main du maire et salut la foule avant de rentrer dans la Fnac.
A l’intérieur, depuis 14h00, les cents personnes badgées avec leur disque à la main attendent impatiemment l’instant de LA rencontre. Il leur a bien été spécifié que Paul ne dédicacerait qu’un seul exemplaire de WINGSPAN (Album ou CD) par personne. Faisant partie de la première vague de photographes accrédités pour réaliser quelques clichés de la séance de dédicaces, j’aperçois enfin Paul assis derrière une table. Il me reconnaît et me fait un rapide signe de la main. Les journalistes se bousculent une fois encore pour prendre des photos. Tant bien que mal, j’essaie d’en prendre également. L’inconvénient majeur est que, chaque fan qui attend sa dédicace se tient juste en face de lui, le cachant de tout objectif. La séance dure un plus d’une heure. A 16h10, je réussis à rejoindre Paul devant sa table. Il me sourit et me tend la main.
Voici la retranscription (en français) de notre court entretien :
Laurent Barraud : Hello Paul !
Paul McCartney : Hello ! On s’est déjà vu me semble-t-il ?
Laurent Barraud : Oui, regarde, je t’ai apporté deux photos. Tu te rappelles ? (NDRL : sur le premier cliché je converse avec lui, sur le second il est entrain de dédicacé un logo géant du Club du Sgt Pepper).
Paul McCartney : Oui, je me rappelle, c’était à Paris. Il y a quelques années de cela ! Le Sgt Pepper fan-club français. Comment ça va ?
Laurent Barraud : Notre association se porte très bien. Nous apportons notre concours à la presse et sommes soutenus par EMI-France.
Paul McCartney : Je sais le travail que vous faites en France. Continuez ainsi, c’est bien. Tu veux que je te dédicace la photo ?
Laurent Barraud : Si tu me le proposes, je ne peux pas dire non ! (Paul me dédicace la photo où je suis à ses côtés en présence d’Eric Krasker qui s’occupe des relations publiques du club. Paul écrit : « All the best Laurent – Paul McCartney 2001 »). Puis, voyant que je tenais un dossier de presse Wingspan, il me fait signe de lui donner pour une seconde dédicace.
Paul McCartney (en français) : Voilà mon ami !
Laurent Barraud : Merci beaucoup. Je ne vais pas te retarder plus longtemps. Je te remercie pour ta gentillesse. En France, tu as beaucoup de gens qui t’aiment. Tu devrais y venir plus souvent.
Paul McCartney (toujours en français et en souriant) : Oui Monsieur !

Il me serre la main une dernière fois et je quitte le forum pour rejoindre les photographes derrière la Fnac pour assister à son départ et prendre quelques clichés. Il est 16h20.