La Magie McCartney: Le dossier

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Un nouveau livre sur la carrière solo de Paul McCartney est toujours un évènnement et plus encore lorsque son auteur est Français. Nous vous proposons au travers de ce dossier de découvrir cet ouvrage très complet de près de 300 pages.      
      

Auteur : Henry Chartier
Editions Grimal
Date de sortie : 14 juin 2011
292 pages, format 16 x 24 cm
ISBN : 978-2-36203-014-7

Prix: 22€

Plan du dossier:

I)Le communiqué de presse
II) L’auteur
III) Le sommaire
IV) quelques passages de « La Magie McCartney »

I)Le communiqué de presse

« Je ne me fais aucune illusion, on parlera encore de moi comme d’un ancien Beatles quand j’aurai 90 ans ! »

À l’aube de sa carrière solo, Paul McCartney s’était lui-même préparé à vivre dans l’ombre du mythe. Pourtant, en 1970, il décide de repartir de zéro, de descendre de son piédestal pour rester fidèle à l’esprit rock.

La magie a incroyablement fonctionné, puisqu’il est aujourd’hui le plus grand vendeur de disques de tous les temps.

Au travers de nombreux témoignages de ses proches et d’une multitude d’anecdotes sur ses créations, ses concerts et sa vie personnelle,La magie McCartney nous dévoile, sous forme d’abécédaire, les secrets de ce magicien du rock, depuis sa période post-Beatles jusqu’à aujourd’hui. Carrière, argent, engagement poIitique, amours, addictions, religion : cet ouvrage est une véritable mine d’or pour les fans et les inconditionnels.

II) L’auteur

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Henry Chartier est né en 1973. Docteur en droit, passionné de musique, il partage son temps entre l’enseignement, l’écriture et les conférences.L’auteur a déjà écrit deux biographies très documentées sur Nino Ferrer et Nick Drake, ainsi qu’une encyclopédie sur les relations entre le rock et le satanisme, saluée par la critique.

III) Le sommaire

L’ouvrage est ordonnancé sous la forme d’un abécédaire qui peut plaire ou déplaire. L’auteur s’en explique dans son avant propos:

« Certains reprocheront sa forme : un abécédaire, par son approche fractionnée, ne permet pas de mettre en exergue cette fameuse magie McCartney dans la froideur de cet ordonnancement alphabétique. Ces lettres, égrenées telles un chapelet, auraient autant de poésie que la dissection au scalpel sous une lumière crue. Elles feraient d’une masse vivante, un amas de lambeaux de chairs, de tripes et de sang… Une éviscération repoussante beaucoup plus qu’une narration romancée d’une existence hors du commun.

L’argument est recevable, mais en partie seulement car l’abécédaire présente un avantage indéniable sur la biographie traditionnelle : il permet, par les regroupements qu’il favorise, de mettre en relief des éléments qui, éparpillés ou disséminés dans le récit chronologique, se seraient perdus dans un déluge de détails. Il donne sens à des éléments essentiels, il met à vif les arêtes saillantes d’une oeuvre, les nervures et les tissus les plus intimes d’une vie. Forcément empli de subjectivité par le choix des entrées, il demeure inévitablement incomplet, parcellaire. Les préventions sont connues, elles ne sont pas son apanage. »

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IV) Quelques passages de « La Magie McCartney

Il est très difficile de choisir un extrait plutôt qu’un autre car comme l’indique le sommaire ci-dessus, de très nombreux sujets sont abordés dans ce livre et certains ne seront peut-être pas du goût de tous les fans. Henry Chartier prévient :

Ce livre risque également de faire grincer les dents de nombreux fans qui lui reprocheront de ne pas toujours montrer la star sous son meilleur jour, n’omettant ni sa part d’ombre, ni ses contradictions, pas même ses faiblesses….Qu’on ne se méprenne pas ! Ce livre est avant tout celui d’un grand amateur de la musique de Paul McCartney désireux de faire partager son admiration devant ses meilleures créations. Mais admiration n’est pas passion, elle n’est pas violente et exclusive comme cette dernière.

Quoi qu’il en soit , l’éntendu des sujets abordés permet au lecteur de mieux connaître l’artiste mais aussi l’homme et l’abécédaire a cet avantage que vous pouvez en zapper certains si vous désirez conserver l’image que vous avez de Macca!

Instrumentaliste

Paul était, des quatre Beatles, le meilleur instrumentiste. Non content d’avoir profondément modifié la place et le rôle de la basse dans la pop music (au même titre que Brian Wilson), il est aussi un excellent guitariste (en atteste notamment son travail acoustique) et un honnête soliste même si son jeu n’est pas conventionnel, comme il le reconnaît lui-même : « Mon style de guitare est un peu naïf. Il n’est pas techniquement extraordinaire, c’est un peu comme Neil Young ; je me sens un peu d’affinité avec Neil. »

Pianiste accompli, il est également un batteur sympathique et efficace, dont le travail sur Band on the run lui attirera les louanges de Keith Moon, le drummer fou des Who. Comme le résumera George Martin : « C’est un musicien complet et excellent, probablement le meilleur bassiste qui existe, un batteur de première classe, un guitariste brillant et un pianiste de qualité. »

Difficile de faire plus bel éloge !

La critique

La critique n’a pas toujours été très tendre à l’égard de l’ancien enfant chéri des Beatles. On a tendance aujourd’hui à l’oublier tant les médias ont pris le contrepied et manient plus aisément à son encontre la brosse à reluire que la toile émeri, pour se racheter – sans doute – de leurs errements passés. Celui que Lester Bangs avait surnommé le « maître caché de l’éternelle mélasse », a longtemps servi de bouc émissaire et de
défouloir chez les plumitifs en mal de victimes.

La palme dans les attaques viles revient sans doute au magazine Rolling Stone qui saisit l’occasion d’une chronique de l’album Back to the egg en 1979 pour écrire : « Depuis ses début en solo en 1970 avec l’informel, bien que totalement original McCartney, cet ex- Beatle a prêté ses talents vraiment prodigieux comme chanteur, auteur- compositeur, musicien et producteur à certains des disques les plus paresseux de l’histoire du rock’n’roll. »

Les journalistes n’ont pas été les seuls à ne pas être tendre envers Macca. En 1983, Sting déclare : « Si McCartney avait moins d’argent en banque, il ferait de meilleures choses. Il semble avoir besoin de beaucoup de reconnaissance. Comme si la société savait ce qui est bien… ». Un peu moins de dix ans plus tard, c’est au tour de Kurt Cobain de dire tout le bien qu’il pense de la star : « Aujourd’hui, Paul McCartney m’ennuie plus qu’autre chose. »

Paul reste-t-il de marbre face à ces critiques assassines, ou au contraire y est-il sensible ? Il confiera dans une interview combienelles l’ont touché : « Parce que c’est vicieux, détourné, tordu, les journalistes ne me disent jamais, en face : “ Paul, tu n’es qu’un vieux con, un simplon total ! ” Non, mais ils l’écrivent dans leurs foutus papiers. Ça ne me surprend plus et ne me trouble pas assez pour que je change d’attitude ou de musique ou de voix… Mais il est arrivé que ça me touche, oui. Ce n’est pas parce que j’ai fait ce quej’ai fait que je me sens inaccessible ou parfait, loin de là, c’est même le contraire. Une partie de moi demeure choquée quand des gens qui passent pour intelligents (à défaut d’éclairés) auprès de ceux qui les lisent et qui écoutent mes disques, impriment noir sur blanc que je suis un con. »

Il résumera d’ailleurs avec colère ce qu’il pense de ces gens-là : « Les critiques, en général, me détestent parce que j’emmène ma femme en tournée et ils ne supportent pas de la voir sur scèneavec moi… Et je les emmerde : ils nous haïssent ? Qu’ils restent chez eux ! Vous savez à quoi me font penser ces petits mecs ? À des profs aigris, à des curés hypocrites, à des juges vicieux. » Qu’ils se le tiennent pour dit !

Et après ça, qui dira encore que c’est un « bien gentil garçon » ? Mais que Paul se rassure, chacun maintenant y va de son couplet laudatif, maniant l’encensoir avec le même entrain que celui mis autrefois à le descendre en flèche. Ça y est, Paul McCartney est (re)devenu fréquentable et tout ce qu’il touche ou presque devient or. Alleluia, Midas est revenu parmi eux ! Après des années de cécité, commence pour la critique une période d’admiration profonde allant jusqu’à l’aveuglement dans une volte-face dont elle est coutumière. « Les Beatles, c’était lui » affirme avec aplomb un journaliste dans les colonnes de Rock & Folk en août 2007 quand, quatorze ans plus tôt, un de ses collègues du même journal le ravalait au simple rang de « bassiste du groupe de John Lennon. »

La réhabilitation est visiblement en bonne voie…

Ventes

Comme pour beaucoup d’artistes, les chiffres de ventes de Paul McCartney sont très difficiles à établir et varient énormément d’une source à une autre.

Flou artistique, techniques de comptages approximatives, chiffres établis en incluant tantôt tous les disques et
tous les supports (albums, compilations, singles), tantôt seulement les albums… Tout cela explique en partie les si grands écarts entre les différentes estimations.

Pour le Guinness, McCartney aurait vendu, tous supports confondus, environ 400 millions de galettes. The International Federation of the Phonographic Industry (IFPI) annonce, pour sa part, 75 millions (à rapprocher des 400 millions de disques vendus par les Beatles). L’encyclopédie en ligne Wikipedia, dans sa version anglaise, avance le chiffre de 100 millions de ventes dans le monde. Le site Fan of Music dénombre, quant à lui, près de 104 millions de disques vendus (hors singles). Son best-seller serait Band on the run (un peu moins de 10 millions d’unités écoulées) suivi par la compilation All the best ! et Wings at the speed of sound (presque 7 millions chacun). Paul n’est pas le plus grand vendeur de disques de tous les temps, mais si l’on ajoute à ses chiffres de vente ceux des Beatles, il supplante, et de loin, les Michael Jackson, Elvis Presley, Madonna ou Céline Dion !