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27 décembre 2013
OfflineDans la multitude des groupes rendant hommage aux Fab Four, The Beatles Factory commence à se faire un nom et propose une belle tournée qui passera près de chez vous. Maccaclub a rencontré le guitariste-chanteur Fabrice Della Gloria, qui nous explique sa démarche.
Fabrice Della Gloria : J’ai commencé à travailler sur le projet en 2019 avec une équipe dans le Var. Je sortais de projets de composition et j’avais envie de faire une pause en arrivant dans le sud de la France. Je me suis dit : « Qu’est-ce que je pourrais faire qui me fasse du bien ? Les Beatles, c’est le groupe qui m’a donné envie de faire de la musique, et ce serait super si je pouvais faire quelque chose sur eux. » Mais je ne voulais pas reproduire ce qui existait déjà dans la formule. Pour moi, c’est plus le message que cette musique a laissé après tant de décennies et qui continue à vivre. Je tiens cette musique de mon père, qui était un grand fan des Beatles. Il m’a refilé le virus, et ma fille qui a dix ans écoute également les Beatles. Je ne fais que prêcher la bonne parole quelque part.
L’idée était de reprendre ces chansons dans un premier temps, mais j’avais rencontré des sections de cordes avec qui je travaillais et j’ai eu très envie d’amener ça sur scène, parce que la sensibilité de George Martin et la chance d’entendre ces chansons qu’il a arrangées, c’est juste extraordinaire. Je me suis dit que ce serait génial de repenser l’œuvre en mettant au centre les cordes. Donc, on a essayé de travailler avec un trio : deux violons et un violoncelle, et on a orchestré ça autour des cordes en refaisant des versions plus personnelles.
Quand on a terminé ces versions réorchestrées, on a fait un premier concert. Je me suis dit que c’était dommage d’arrêter là. Et on a pensé qu’il faudrait raconter quelque chose. On est entrés en contact avec un metteur en scène à Nice et on lui a expliqué qu’on ne voulait pas raconter l’histoire des Beatles que tout le monde connaît, mais simplement raconter l’histoire d’un homme qui a grandi à cette période et qui part de son plus jeune âge jusqu’à aujourd’hui. La musique des Beatles vient accompagner sa vie. Il y a des moments avec une voix off qui apparaît entre les chansons et qui nous raconte les étapes de sa vie. C’est quelque chose que le public reçoit comme un voyage. C’est également la vie de tout le monde qu’on raconte. Le public se reconnaît. On parle de moments précis parfois et on fait résonner des souvenirs dans un inconscient commun.
Maccaclub : Il y a également des projections d’images.
F. D. G. : Oui, on a fait des tournages et il y a également des images d’archives. Ce sont des marqueurs de temps pour l’histoire, pour que le public se remémore. C’est comme un fil conducteur du spectacle. On voulait vraiment que les gens se rendent compte de la puissance de ces chansons qui traversent le temps et qu’elles ont été intégrées dans chaque vie.
On a la chance d’aller dans des salles qui vont de 400 à 2 000 places, et c’est vrai qu’on voit des jeunes venir. Des adolescents qui connaissent les chansons par cœur. Et ça, c’est cool. Avec sept personnes sur scène, on a la formation « originale » plus le trio de cordes.
M : Tu chantes et joues de la guitare sur scène.
F. D. G. : J’utilise une acoustique douze cordes et je joue du ukulélé. Je suis allé chercher des versions que j’avais aimées, notamment le tribute que fait Paul McCartney pour George Harrison au Royal Albert Hall, qui est fabuleux.
M : Quand tu étais adolescent, tu as connu le succès avec le groupe Della Gloria, dans lequel jouait également le batteur Nicolas Lhenry, qui est présent dans The Beatles Factory.
F. D. G. : Tout à fait. On ne s’est pas perdus de vue. On est des amis d’enfance. J’ai gardé des copains pour ce projet, car ce sont des gens qui aiment la même musique que moi. Il fallait des passionnés pour la restituer au mieux.
M : Est-ce compliqué d’interpréter les chansons des Beatles ?
F. D. G. : C’est toujours compliqué, parce que ce sont tellement des monuments qu’on a toujours peur de les abîmer. C’est pour cela qu’on a pris le parti d’aller un peu plus loin pour ne pas être dans le mimétisme. Je n’ai pas la voix de Lennon ou McCartney, mais on se les approprie et on essaye de les amener à notre façon le plus loin possible. Et en reprenant ça avec une section de cordes, on va tout de suite chercher dans l’émotion. Ça marche très bien dans le spectacle.
M : Vous ne portez pas les tenues des Beatles sur scène.
F. D. G. : Non, c’est pour ne pas se mettre en avant. C’est une volonté de servir la musique et l’histoire. Ça ne paraissait pas intéressant d’utiliser des costumes, ça nous sortait du propos.
M : Je pensais qu’avec une section de cordes, vous alliez adapter le répertoire en fonction de celle-ci, mais vous jouez Back In The USSR avec elle.
F. D. G. : Oui, c’est quelque chose de très intéressant parce que des parties de guitare jouées par des cordes, cela nous emmène ailleurs tout en restant fidèles aux notes originales. Ce sont des approches un peu différentes, notamment sur While My Guitar Gently Weeps. Toute la première partie de la chanson est tirée d’une version qu’a faite George Martin pour l’album Love. C’est un arrangement fabuleux. On le reprend juste en guitare-voix avec le trio. Et avec la deuxième partie, avec la guitare électrique, on arrive à marier l’original avec ce qui a été refait. C’est super intéressant d’aller se balader là-dedans.
M : Vous avez envie d’exporter ce spectacle ?
F. D. G. : À l’étranger, il y a beaucoup de fans des Beatles. Notamment dans les pays asiatiques, où ils sont très assidus, comme au Japon. En Allemagne également, ou dans les pays nordiques. On a dérivé le show pour le proposer à l’étranger.
M : La concurrence est rude dans le monde des tributes Beatles.
F. D. G. : En montant ce projet, je savais à quoi je m’exposais. On n’est pas les seuls, et heureusement, car cette musique continue à vivre. Mais c’était ça le challenge : proposer quelque chose de différent, de grand public, avec un répertoire qui va chercher des choses plus pointues, comme Because. Avec l’histoire, ce spectacle a autant sa place dans une salle de concert que dans un théâtre.
Retrouvez The Beatles Factory en tournée :
06.12.25 CHENNEVIÈRES-SUR-MARNE (94) – 24.01.26 VILLEMOISSON-SUR-ORGE (91) – 25.01.26 BOIS-D’ARCY (78) – 07.02.26 LA CIOTAT (13) – 12.02.26 BRUXELLES (BE) – 13.02.26 ROUBAIX (59) – 20.03.26 BEZONS (95) – 05.03.26 CLAIX (38) – 06.03.26 CLAIX (38) – 11.03.26 MÉRIGNAC (33) – 27.03.26 PLAISIR (78) – 03.04.26 LE BLANC-MESNIL (93) – 30.04.26 AJACCIO (CORSE) – 23.10.26 WAVRE (BE)
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