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Ecce Cor Meum (archive 2006)
18 janvier 2014
8:18:57
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Dominique Grandfils
Administrateur
Nombre de messages du forum : 1878
Membre depuis :
27 décembre 2013
sp_UserOfflineSmall Hors ligne

Classic FM Magazine : La transcription intégrale" J'aurais bien voulu dédier cette oeuvre à Linda, mais j'étais marié à quelqu'un d'autre "...

 

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 Voilà mon coeur... Le titre du nouvel album classique de Paul tombe terriblement à point alors que sa vie personnelle continue d'alimenter les journaux.

Pour lui, cependant, c'est la musique qui compte, comme le prouve avec éloquence cette quatrième incursion dans le domaine classique.

Le divorce est un sujet qui est tout sauf drôle, mais il se trouve que j'ai assis en face de moi un homme susceptible de reverser 400 millions de livres à son ancienne épouse, qui se met à rire aux éclats à l'évocation de ses souvenirs d'école."

 

 

Je n'ai jamais pris de cours de musique à l'école. Notre professeur mettait un disque de Tchaikovsky ou Beethoven puis il sortait de la salle de classe pour aller fumer une clope ou boire un thé dans la salle des profs. Alors on mettait un type pour faire le guet et on sortait les cartes à jouer. Tout à coup un type se mettait à crier que le prof revenait, donc on rangeait les cartes en quatrième vitesse et on mettait le disque la  fin. Il rentrait dans la salle en disant :
" Alors vous pensez quoi de cette musique, messieurs ?". " On a adoré m'sieur" répondait-on. Voilà comment j'ai appris la musique.
Ca faisait trente minutes que Paul McCartney me parlait et à part une seule mention de sa situation actuelle il n'a fait aucune allusion à ce qu'il était en train de traverser. Je lui demandais si Ecce Cor Meum, son nouvel oratorio était dédié à quelqu'un en particulier, voici sa réponse :
" Non ça n'est dédié à personne. J'aurais bien voulu le dédier à Linda mais ça aurait posé beaucoup de problèmes car j'étais marié à quelqu'un d'autre. Maintenant je suis divorcé et c'est mieux comme ça."
Le fait que Paul dise qu'il est divorcé ( alors qu'il ne l'est pas, légalement ) trahit tout simplement son désir de régler cette histoire une bonne fois pour toute. Au lieu de ça, l'ancien Beatle âgé de 64 ans, met de côté les problèmes personnels et se concentre sur des propos concernant la plus grande passion et ce qui occupe la plus grande partie de sa vie : la musique.Image Enlarger" J'écoutais toutes sortes de musique à la radio quand j'étais enfant. Certains morceaux me fascinaient et c'est seulement longtemps après que l'on m'a dit que c'était ça la musique dite "classique". Deux morceaux me reviennent ce sont Golliwog's Cakewalk de Debussy et Pierre et le Loup."

A ce moment-là, Paul se met à siffloter l'air principal de Pierre et le loup à la note près, en mettant l'accent sur un intervalle très particulier.

C'est une note assez particulière celle-ci. Prokofiev aurait très bien pu l'aborder autrement ( il la sifflote dans une tonalité majeure ) mais ça aurait été sans doute ennuyeux. Faire de telles découverts c'était fascinant pour moi et je pense que c'était la même chose pour des millions de gamins qui écoutent de la musique classique pour la première fois. C'est pour ça que la radio était très utile à bien des égards".

McCartney pense que cette exposition "inconsciente" à la musique classique lui a donné un sens aigu de l'appréciation des mélodies et des harmonies qui l'ont influencé dans son écriture musicale personnelle, des années plus tard.

" Tout cela a forgé mon esprit, ça a éduqué mes goûts musicaux alors quand j'ai commencé à écrire des choses comme Yesterday pour les Beatles je savais que je voulais une certaine structure dans les accords. Et quand j'ai commencé à travailler avec George Martin ( le légendaire producteur des Beatles ) et que j'ai attendu l'arrangement qu'il avait écrit pour le quatuor à cordes j'ai pensé " Oh génial ! Voilà une nouvelle direction intéressante. J'adore le rock'n'roll c'est sur j'adore ce que fait le groupe mais CA c'est vraiment intéressant". A partir de ce moment-là on a commencé à appliquer un son plus "classique" à nos chansons, comme Eleanor Rigby par exemple."

Mais ce n'est pas seulement la musique classique qui a formé le jeune Paul McCartney. Les chansons des années 1930 lui ont également fait forte impression." John Lennon et moi on aimait ces vieilles chansons. C'était une partie de notre héritage. J'adore ce morceau celui ou il y a un changement de majeur vers le mineur, dans le morceau de Cole Porter, Everytime we say Goodbye. La première fois que j'ai entendu ce changement d'accord j'ai pensé " Mais qu'est ce que c'est que ça ?". Ca m'a intrigué et même excité.

C'est très intéressant de constater que cette fascination de Paul McCartney pour ces changements de tonalités ont du contribué à la perte du premier contrat des et au gain du suivant. " J'aime cette vieille chanson mexicaine Besame Mucho précisément à cause de son introduction en mode mineur puis ensuite ce changement vers le majeur." Mais encore une fois, j'ignorais jusque très récemment que j'étais en quelque sorte attiré par les basculements de tonalité."

Il est donc fort probable que le directeur artistique de la maison de disques DECCA à qui les Beatles ont joué Besame Mucho au cours de leur audition, n'a pas été sensible à ces considérations puisqu'il ne les a pas signés, les envoyant du même coup directement chez son concurrent direct, EMI chez qui Paul a signé un contrat à vie.

L'ignorance assumée de la théorie musicale et des harmonies ne peut que forcer l'admiration au vu de l'habileté de Paul à faire des succès. Très souvent au cours de notre conversation, Paul dira qu'il ne regrette absolument pas de ne pas avoir appris à lire la musique, et encore moins à comprendre le principe des harmonies. Il a semble-t-il peur qu'en l'apprenant ça puisse l'empêcher de composer ces titres qu'il considère comme des cadeaux du ciel.

Mais d'où vient la réticence de Paul à apprendre la musique ?" Tout cela vient de mon enfance et que j'allais aux leçons de piano, avec une vieille femme qui habitait en face de chez moi. Je faisait mes gammes habituelles et je pensais " Mon Dieu je pensais pas que c'était ça la musique". Ca n'était que du travail pour moi.

Alors j'ai arrêté. J'ai essayé de m'y remettre quand j'avais seize ans mais à ce moment-là je commençais à écrire des chansons.

J'avais écrit par exemple la mélodie de When I'm Sixty four mais rien sur le papier, dans ma tête. Donc quand je dis que que je ne peux pas écrire la musique, en fait je peux. Je ne peux juste pas l'écrire sur une partition. Je me souviens d'un moment où John et moi on était en train de composer et on a dit ensemble : " Oh mon Dieu dire que l'on ne sait pas écrire la musique". Et là quelqu'un a répondu :

" Mais les Pharaons n'écrivaient rien non plus, il y avait les scribes pour ça." Alors John et moi on pensait : " Et bien ce sera pareil pour nous !" On a donc jamais essayé d'apprendre. Au lieu de ça George l'a fait à notre place. On s'accomodait très bien de cette théorie des Pharaons."

Il est certain que cette théorie a bien aidé McCartney et pas seulement pour l'écriture de sa dernière oeuvre, Ecce Cor Meum. Cet oratorio en quatre mouvements auquel s'ajoute un interlude instrumental a été écrit pour une grande chorale et un grand orchestre.

Mais comment a-t-il gérer toutes les forces en présence et coucher tout cela sur papier ?"." J'ai travaillé sur ordinateur. Ca à l'air simple mais il faut le faire de manière précise. On doit tout dire à l'ordinateur. Par exemple, je ne réalisais pas que certains morceaux en clé de sol ou clé de fa qui allaient de plus en plus vers l'aigu jusqu'à ce que quelqu'un dise qu'il fallait une clé de fa. Ils tapotaient sur le clavier et toutes les notes s'imprimaient comme elles devaient être jouées."

" J'avais donc des compositeurs qui m'ont aidé sur Ecce Cor Meum mais j'avais fixé une règle : toutes les notes écrites devaient être de moi. Ils pouvaient dire " Cette mélodie est trop aigue pour les cors" alors je les écoutais et je suggérais que les clarinettes ou les hautbois les jouent. Ils m'ont aidé dans les arrangements et l'écriture mais l'oeuvre en elle-même c'est moi tout seul."

La confiance absolue de Paul pour ses "associés musicaux" trouve son origine dans sa précédente oeuvre chantée, The Liverpool Oratorio. A cette époque-là, il travaillait main dans la main avec le compositeur Carl Davis. Le DVD de l'oeuvre, sorti en 2004 montre McCartney chantant des bribes de mélodies et Davies écrivant les notes avec fureur, en suggérant les instruments et les voix qui
conviendraient.

" Carl était une aide précieuse dit McCartney. Il m'a évité certaines erreurs. Par exemple il disait : " Là tu viens de tuer le solo " . Pour Ecce Cor Meum rien de tel ne s'est produit.

L'oeuvre a été commandée par le Magdalen College d'Oxford. Son président Anthony Smith a invité McCartney à composer une oeuvre qui serait en quelque sorte l'hymne pour l'ouverture de la nouvelle salle de concert de l'université. Il suggéra sa vision d'une oeuvre chorale qui pourrait être chantée par de jeunes gens du monde entier. Il ne pouvait imaginer que McCartney prendrait huit ans pour l'écrire.

" Je savais que ça prendrait un petit peu de temps, il fallait que je travaille, que je m'organise, trouver du temps pour écrire car je savais que cette brave Magdalen aurait pu demander à d'autres compositeurs, et j'ai supposé qu'en me demandant à moi ils voulaient vraiment quelque chose de différent "." L'autre raison pour laquelle ça a mis du temps c'est la mort de Linda bien sûr. Ca faisait un an que je travaillais sur Ecce et mon travail était bien avancé lorsqu'elle est morte. J'ai donc tout balancé j'avais perdu l'inspiration de l'année précédente et j'ai du retrouver l'envie. Ca m'est revenu en écrivant " Interlude ( Lament )". J'adore ce morceau. Ca parle du chagrin causé par la perte de Linda. C'est donc très émouvant pour moi à écouter mais ça fait du bien en fait. Je l'ai joué à quelqu'un qui en l'écoutant s'est mis à pleurer sans savoir de quoi ce morceau parlait. Je ne lui avait pas expliqué le contexte. " Voilà ce que je veux, pensais-je. Ca me rendait heureux au bout du compte ".

Il y a aussi le fait que Paul ne savait pas très bien dans quelle direction aller. Par exemple, dans un excès d'enthousiasme, McCartney s'est plongé à corps perdu dans la musique sans penser un seul instant aux paroles qu'il allait mettre dessus." Ca a pris du temps. Beaucoup de temps."

On aurait pu penser que Paul aurait pu s'inspirer des extraits de la Bible. Mais ce n'est pas le genre du parolier de Yesterday. Il a TOUT écrit lui-même. Le titre de l'oeuvre lui est venu d'une inscription que McCartney a vu dans l'église St Ignace de Loyola à New-York alors qu'il patientait avant une performance à laquelle il  devait participer, un concert donné par un de ses amis, le compositeur John Tavener.

" J'ai vu ce crucifix en dessous duquel était écrit les mots " ecce cor meum " ( voilà mon coeur ). J'aimais bien la sonorité du mot ECCE. Je me suis rappellé mes cours de latin à l'école et une fois, en vacances, alors que je parlais à une femme sur la plage, je me souviens qu'elle était bloquée par la définition d'un mots croisés, il fallait justement trouver ce mot ECCE que je lui ai traduit. J'en ai retiré beaucoup de fierté et ce souvenir est resté gravé dans ma mémoire."

" En fait ce titre Voilà mon coeur c'est aussi un peu Voilà ma philosophie. Ca exprime ce que je pense, ma vision de la vie à l'heure actuelle. Et je me suis dit " Mais à quoi je pense au juste ?" .

L'amour bien sûr, c'est très important. Et l'esprit.

Peu importe votre religion nous avons  tous un Dieu et tous cette conscience de la sainteté. Et je ne voulais exclure personne. j'ai donc commené en ecrivant " Spirit lead us to love " ( L'esprit nous guide vers l'amour ), " Holiness guide us to love " ( La sainteté nous guide vers l'amour ), " Show us to live in love " ( Montre nous la voie pour vivre dans l'amour ). Ainsi, petit à petit, les mots et les pensées se sont mises à se développer dans mon esprit.

Ensuite il a fallu à McCartney bien du courage pour écrire pour les chanteurs solo, la chorale et l'orchestre. Il l'a  bien compris et savait que c'était une oeuvre pour chorale et que le refrain sera chanté sans arrêt. Tout allait bien quand il composait sur l'ordinateur mais dans le monde réel, avec les "vraies" voix, un problème majeur a vu le jour.

" Un ordinateur peut chanter ce qu'on veut qu'il chante, il n'est jamais fatigué. Au contraire des vrais gens. Je faisais écouter mes morceaux à des gens qui avaient l'habitude de chanter dans des chorales et il me disait " C'est trop dur à chanter Paul ! Vous allez les tuer !". Alors j'ai du tout recommencer.Image EnlargerAu bout du compte cette éxpérience eut des répercussions bénéfiques sur l'oeuvre. " A chaque fois que je ré-écrivais un morceau je me disais ça je garde, ça je laisse tomber...Alors oui j'ai donné du fil à retordre au chanteur solo et à l'ochestre. Ensuite aux gamins, puis ensuite l'orchestre enregistrait pendant que les enfants se reposaient. Ensuite la chorale au grand complet puis les sopranos.

Pendant qu'il se reposait les ténors et les basses enregistraient leur partie. C'est un peu comme si on organisait une grande tournée en s'assurant que tout le monde a à manger et se repose bien, et la chose la plus importante : l'oeuvre prenait belle tournure et commençait à exister ".

Une chose dont Paul était sûr c'est que la soprano qui allait assurer le chant solo ne devait pas avoir " une voix trop sucrée " selon les propres termes de McCartney.

" Je ne voulais pas d'une soprano qui "gazouille". C'est dépassé. J'aime les voix pleines, celles sans vibrato alors Kate ( Royal ) et moi on a bossé dans cette optique là. Je lui ai demandé de faire un pur son sans vibrato sur la phrase " Spiritus, spiritus lead us to love " mais juste à la fin elle produisit un très léger vibrato, qui donnait de l'âme."

Peu après mon interview avec Paul j'ai demandé à Kate Royal sa réaction sur le travail accompli avec Paul McCartney :

" Paul avait entendu mon disque sur la musique de Purcell et il aimait ma voix toute en retenue. C'est pour ça qu'il m'a approché pour que je travaille sur Ecce Cor Meum. Il voulait une voix "naturelle", pas une voix d'opéra. Il était d'accord pour changer quelques lignes musicales qui ne sonnaient pas bien, à des moments ou par exemple la musique tombait au mauvais endroit, sur la mauvaise syllabe".

C'est donc vraiment éloigné et ça demande évidemment beaucoup plus de travail qu'un morceau pour un groupe de pop. Ce n'est pas que McCartney est étranger à ce type d'écriture. C'est sa quatrième oeuvre classique après Liverpool Oratorio, Standing Stone, sans oublier la compilation de morceaux arrangés pour le classique de titres des Beatles et solo, Working Classical. Il fait le parallèle pop / classique comme on le ferait pour comparer un roman et une nouvelle." J'ai l'habitude d'écrire des chansons de trois minutes, disons sept grand maximum pour Hey Jude, ce sont des histoires courtes.

Mais une oeuvre classique c'est comme un roman. C'est long et complexe."

Et dans le domaine de la musique classique il est amené à travailler avec plus de monde et occasionnellements des choeurs.

" J'adore travailler avec une chorale car ainsi on réalise que les gens qui chantent viennent d'horizons très différents. L'un peut très bien être plombier de son état et l'autre un gynécologue. " C'est ce qui fait la richesse de l'être humain, le mélange des genres."

Un plombier et un gynéco ? Et oui, malgré ses problèmes dont la presse se fait largement l'écho, le sens de l'humour liverpudlien de Paul McCartney refait irrémédiablement surface pendant notre conversation.Il était déjà présent pendant les concerts légendaires des Beatles, et c'est encore là, 40 ans après, même malgré la tempête causée par son divorce. Mais ne nous y trompons pas, McCartney considère la musique avec le plus grand sérieux.

" Composer de la musique classique c'est un processus fascinant. Si vous réussissez bien votre ouvrage le résultat doit être émouvant "

Ecoutez l'Interlude ( Lament ) de son nouvel oratorio et vous entendrez à quel point c'est émouvant.

Source Classic FM magazine
Photos : Mary McCartney
Traduction : Philippe P.

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