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27 décembre 2013
Entrevue avec Paul McCartney: «Appelez-moi Paul!»
Photo MPL Communications
La nouvelle tournée de Sir Paul, intitulée Out There, est l'occasion de jeter un oeil au chemin qu'il a parcouru en solo, avec Wings ou, bien sûr, avec John, George et Ringo. Ses années au sein du quatuor de Liverpool représentent une portion relativement brève de sa carrière, or elles ont donné lieu à des oeuvres mythiques, qui ont inscrit les musiciens dans le temps.
«On croyait avoir cinq ans devant nous lorsque nous avons débuté, se remémore-t-il. On s'était dit : on va durer cinq ans, si on est chanceux, mais ça s'est transformé en 60 ans - ce qui est fou, mais j'en suis très heureux.»
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L'équipe Lennon-McCartney
Avec la disparition de John Lennon, en 1980, puis de George Harrison, en 2001, Paul McCartney est devenu le principal porte-étendard du répertoire des Beatles. Aussi ne doit-on pas s'étonner que 25 chansons de la légendaire formation figurent au programme du spectacle qu'on pourra voir sur les plaines d'Abraham, le 23 juillet. Dans le lot en apparaissent quelques-unes qui, à l'origine, étaient défendues par John ou George, et certaines qui n'ont jamais - ou rarement - été entonnées sur scène, comme Being for the Benefit Of Mr. Kite! et Your Mother Should Know.
Encore aujourd'hui, le père de Yesterday, qui fêtera ses 71 ans mardi, admet être fasciné par l'immortalité des mélodies enregistrées par les quatre garçons dans le vent et la façon dont elles rallient les générations autour du globe. Alors, Paul, comment expliquer le caractère universel de ces refrains?
«Je crois que la meilleure réponse est la structure. Avec les chansons des Beatles, il y a une excellente structure. C'est comme un édifice rigoureusement bâti. Quand on écoute les chansons, il y a rarement quelque chose qui ne devrait pas être là  : il y a un riff d'ouverture, qui doit être là , sans quoi ça ne fonctionne pas.»
Mais au-delà de ces aspects techniques, n'y avait-il pas une dose de talent brut? Le Britannique le pointe modestement. Il souligne que la formation pouvait s'appuyer sur quatre chanteurs, ce qui assurait une variété.
«On était vraiment chanceux : John et moi n'étions pas une mauvaise équipe de composition, alors je crois que ç'a aidé. Et George s'est mis à écrire de bons trucs. On avait plusieurs compositeurs dans le groupe - Ringo a composé Octopus's Garden - donc on pouvait tous écrire. Je crois que lorsque vous avez les structures, l'écriture, les voix et l'instrumentation, tout ça se fond dans quelque chose qui semble durer.»
Le chanteur et multi-instrumentiste évoque également en mots et en musique Lennon, Harrison, le réalisateur Phil Ramone et les femmes de sa vie...
«Tout ça est arrivé un peu par hasard, commente-t-il. J'ai écrit Here Today après la mort de John, en me disant : "je vais avoir une conversation avec lui, mais je vais l'écrire dans une chanson". Alors quand je la joue, il n'y a qu'une chose que je peux dire : que c'est un hommage à John. [...] Maybe I'm Amazed, j'ai écrit ça pour Linda [McCartney, sa première épouse] et My Valentine, pour Nancy [Shevell], ma femme. Donc c'est arrivé naturellement. Je ne me suis pas assis en me disant : je vais rendre hommage à une personne ici, je vais en faire un autre là , une bonne part du spectacle a pris forme de manière organique.»
Paul McCartney n'a jamais été particulièrement bavard en concert, préférant laisser la musique parler. Or ces coups de chapeau l'ont mené à s'adresser davantage à son public. Au passage, il relate la genèse de différentes compositions, notamment durant Blackbird. Cette interprétation, seul à la six-cordes, est un des moments forts du concert, l'artiste apparaissant sur une plate-forme qui s'élève.
«Certaines chansons ont de petites histoires qui permettent de rendre le spectacle plus intimiste. [...] Je parle trop, désormais, mais j'aime ça! Ça me donne l'impression d'être entre amis.»
«Merci, conscience»
Autour de Paul McCartney, c'est une importante équipe qui se déploie, représentation après représentation, afin que la machine tourne rondement. Lundi, les coulisses du Barclays Center s'apparentaient à une fourmilière. Sitôt les répétitions du grand patron terminées, l'équipe de sécurité a veillé à ce que le couloir qu'il emprunte soit dégagé. Musiciens et techniciens, eux, cassaient la croûte, remplissant leurs assiettes à partir d'un buffet où menus végétariens, thaï et autres cohabitaient. Sir Paul, pour sa part, est allé à la rencontre de quelques fans et connaissance, y compris d'enfants qu'il a accueillis avec enthousiasme. Puis, peu de temps avant de monter sur les planches, il a accordé deux entrevues, une à la télévision américaine, l'autre menée par les deux quotidiens de Québec.
En dépit de la fébrilité qui régnait en coulisses, Sir Paul affichait un calme olympien. Et pourtant, l'heure de la représentation approchait, inexorablement. Nul doute : la scène est encore et toujours le terrain de jeu de Macca. Peut-être même ce qui lui confère une éternelle jeunesse à un âge où il ne peut plus vraiment entonner When I'm Sixty-Four au futur simple...
«Je suis moins nerveux [avant de monter sur scène] que je ne l'étais à cause de ça», déclare le vétéran en pointant le décor autour de lui, où sont accrochées des toiles dans un éclairage tamisé. «On prend bien soin des loges et j'ai une belle équipe de gens. Ils sont très bons et rendent le tout confortable. Je suis encore un peu anxieux, un peu nerveux, mais je mets ça de côté et je me dis : "Paul, ces gens sont tes amis, ils t'aiment et tu les aimes, alors va chanter, fais de ton mieux, donne un bon show". Et je dis : "Merci, conscience!"»
«Pas dans cette direction, George!»
La variété d'abord
Plusieurs artistes se sont plu, au fil des ans, à reprendre des albums mythiques en entier durant leurs spectacles. Paul McCartney, lui, admet n'avoir jamais été séduit par cette idée. «Je dois dire que j'ai trop de choses à jouer pour me limiter à un album. J'y ai déjà pensé, mais à la minute où ça m'a effleuré l'esprit, je me suis dit : "Non, ne fais pas ça!" La seule manière de faire ça serait de donner un spectacle spécial, dans un club : ce soir, on va jouer Abbey Road, ce soir on va jouer Sgt. Pepper's ou ce soir on va jouer mon nouvel album. Mais je renonce toujours, parce qu'il y a trop de chansons de divers albums que je voudrais inclure. Je crois que ce pourrait être ennuyant, un seul album.» Â
Wings : terminé pour de bon
Bien que Paul McCartney ait supervisé la nouvelle édition de l'album Wings Over America et la parution sous forme de DVD du concert Rockshow, il n'est nullement question pour lui de ranimer son ancien groupe. Il ne songe pas non plus à renouer avec son complice de l'époque, le guitariste Denny Laine. «On se rencontre de temps à autre et si on refait paraître quelque chose sur lequel était Denny, alors les gens qui travaillent sur ces parutions me disent "que dirais-tu qu'on parle à Denny de ça?" Je réponds "absolument, s'il le veut!" Je le vois de temps à autre, mais je ne crois pas qu'on retravaillera ensemble. Je suis trop heureux avec mon groupe actuel.»
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