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Mais que racontent-ils à Brian Matthew ?

Certains d’entre vous se sont dit que ce serait bien de comprendre les quatre ‘Pop Profiles’ qui terminent les deux CD des Live à la Beeb…
Je vous propose leurs traductions… Pour des raisons pratiques, je vous les propose séparément, ainsi vous pouvez les lire petit à petit sans avoir à trop jouer de la souris !!! Vous retrouverez les ‘Pop Profiles’ des trois autres ‘Fabs’ dans les autres topics similaires…

Enjoy !

‘Pop Profile’ de GEORGE – enregistré le 30 Novembre 1965

Brian – George, je me demandais si vous pouviez commencer par me parler un peu de ce que vous faisiez avant de devenir un Beatle…

George – Eh bien… Commençons par l’école, parce que cela ne sert à rien de remonter plus loin, et de toute façon il y a de grandes chances que je ne souvienne de rien. J’étais un très mauvais élève à l’école. En fait j’étais sûrement un des plus mauvais élèves qu’ils aient eu dans cette école, je m’en rends compte aujourd’hui. Mais à l’époque ce qui m’intéressait c’était de m’amuser. Et si faire de la musique n’avait pas marché, je ne sais pas vraiment ce que j’aurais fait. Parce que j’ai quittée l’école et que je suis devenu électricien – ou plutôt apprenti électricien – pendant à peu près quatre mois. Et puis j’ai décidé… je me souviens avoir demandé à mon frère aîné ‘Est-ce que tu plaquerais le travail pour te lancer là-dedans, si tu étais à ma place ?’ Et il m’a répondu ‘et bien pourquoi pas, on ne sait jamais’ Et il ajouta ‘si tu ne le fais pas, tu ne vas pas perdre grand-chose si tu décides de prendre ce boulot’

Brian – Y avait-il quelque chose qui vous intéressait à l’école ?

George – La seule chose qui m’intéressait à l’école c’était les cours d’art. Je me rends compte aujourd’hui que la raison pour laquelle je les aimais c’était que le professeur d’art était vraiment sympa. Il s’approchait de nous et essayait… il nous disait ‘eh bien, pourquoi ne pas essayer ça…’ Avec les autres professeurs, si vous leur disiez ‘j’ai un peu peur que…’, ils vous criaient dessus ou vous donnaient un coup de ceinture, ce qui ne vous aidait pas vraiment ! Bref, après l’école et ce boulot qui n’a duré que quelques mois, j’ai rejoint le groupe à temps plein. Les autres – Paul et John – étaient encore … John aux Beaux Arts et Paul en dernière année au lycée. Ca a duré quatre ou cinq mois, puis ils ont quitté l’école et nous avons eu l’occasion d’aller en Ecosse puis à Hambourg. Et après ça, je n’ai plus envisagé un travail de 9h à 17h.

Brian – J’en suis sûr ! George, je ne sais pas si cela vous gêne, mais vous vous êtes distingué dans le groupe comme celui qui avait l’image du Beatle silencieux – quand il arrive aux Beatles de l’être.

George – Oui, je crois que je suis plus calme que les autres, parce que je me suis fatigué avant les autres des questions du style ‘De quelle couleurs sont vos dents ?’ Vous savez, toutes ces questions stupides qui ne présentent plus aucun intérêt. Et je pense que tout le monde… tous les fans, je pense, connaissent la couleur de nos yeux et ce qu’on boit au petit déjeuner. Et cela ne les intéresse plus. Donc je me tais jusqu’à ce que quelqu’un pose une question à laquelle il est intéressant de répondre.

Brian – Qu’est ce qui vous intéresse plus particulièrement en ce moment ?

George – C’est la musique, naturellement. Et pas seulement la pop musique – toutes sortes de musiques. J’aime la musique folk – bien plus qu’il y a un an ou deux. J’aime un grand nombre d’artistes, surtout des gens comme Dylan, Donovan, Pete Seeger et Jack Elliot. Mais c’est partout pareil, il y a de bonnes e de mauvaises choses

Brian – Ouais… George, vous avez récemment commencé à écrire plus que dans le passé. Ca a dû être très difficile pour vous de rester comme ça, assis à côté des deux auteurs les plus populaires du monde.

George – eh bien je crois que je ne sais pas vraiment si j’aurais écrit plus de chansons, ou davantage de meilleures chansons si Paul et John n’avaient pas été là, tout simplement parce que je n’aurais peut-être pas pensé à écrire des chansons
Mais ça a été difficile de m’y mettre, parce que je ne voulais pas vraiment écrire… En fait, j’ai écrit tellement de chansons que je jetais au fur et à mesure… parce que je voulais, une fois enregistrée, qu’elle vaille vraiment la peine d’apparaitre sur l’album à côté de celles de Paul et John. Je me rends compte maintenant que je sais un peu mieux comment m’y prendre pour écrire une chanson.

Brian – Parlons de sons en général. Dans quelle direction pensez-vous aller ?

George – Vers plus d’arrangements, ça c’est sûr. A partir des chansons et des chanteurs que nous suivons – vous savez, nos favoris… Chaque instrument a un rôle bien défini et il vous est possible de tout entendre, si vous avez envie. Vous pouvez entendre un tambourin, même s’il est à l’arrière plan, et il y a de meilleurs arrangements à venir… De manière générale, je pense que la pop progressera de telle sorte que chaque membre du groupe jouera sa partie plutôt … En fait, je pense que le côté négatif de certains groupes est que le guitariste aime à penser qu’il est le leader, le batteur pense qu’il est la vedette, de même que le chanteur qui est effectivement la star du groupe. Et tout ça ne va pas. Je pense qu’en ce qui nous concerne chacun d’entre nous est, en quelque sorte, un tout.

Brian – George, vous avez partagé avec nous ce que vous pensez et comment vous travaillez. Comment vivez-vous ? Dans une maison ou un appartement ?

George – Cela fait presque deux ans que je vis dans ma propre maison. A un moment les choses n’allaient pas bien pour Ringo… et j’avais des appartements… on a commencé par vivre dans des hôtels à Londres et on s’est rendu compte qu’on passait tant de temps à Londres qu’on ferait mieux de prendre un appartement. Donc Ringo et moi avons partagé trois ou quatre appartements. En fait on louait l’appartement pendant quelques mois et ensuite, même si on l’aimait, on ne pouvait pas y rester car ils ‘ne voulaient plus de nous’ à cause des fans et du bruit et de tous les ennuis que ça causait. J’ai donc décidé que la seule solution était de déménager en dehors de la ville et c’est là que j’ai acheté cette maison dans laquelle je vis depuis deux ans. Et c’est génial.

Brian – Elle se situe vraiment à la campagne, non ?

George – Oui, dans le Surrey

Brian – Est-ce qu’elle est grande ?

George - Non, en fait elle n’a pas d’étage. Elle est construite comme un ranch australien, m’a dit l’homme qui l’a construite. C’est un bungalow avec ses chambres à un bout de la maison – vous pouvez être au lit dans votre chambre et ne rien entendre de tout le vacarme qui viendrait du salon, par exemple.

Brian – Y a-t-il beaucoup de terrain autour ?

George - Non, pas vraiment, il n’y a même pas un demi hectare. Mai ce qui est bien c’est qu’elle est isolée par un grand mur protégé par le National Trust, donc personne ne peut le faire abattre

Brian – Avez-vous du personnel qui s’occupe de vous ?

George – Non, juste une dame qui vient, nettoie, fait la cuisine … et sourit.

Brian – Sympa ! J’imagine que vous n’y êtes pas si souvent que ça.

George – En effet. Mais on peut être un peu plus souvent à la maison maintenant que, comme tout le monde le sait probablement, on fait moins de tournées et on a un peu plus de temps pour nous. On peut passer plus de temps en studio. On a plus de temps pour réfléchir à ce qu’on fait. Et donc nous espérons que même si on fait moins de choses, ce qu’on fera sera meilleur que si ça avait été fait dans la précipitation. Et en plus on adore être à la maison en ce moment. Le bon côté des voyages c’est qu’ils nous font apprécier le retour à la maison.

Brian – Passons à un tout autre sujet : voulez-vous fonder une famille ?

George - Je n’en sais rien.

Brian – Voici une autre manière de formuler la question : aimez-vous les enfants ?

George – Eh bien il y en a que j’aime et d’autres que je n’aime pas. Je ne me vois pas encore dans le rôle de père. Je ne pourrais pas supporter… je suis bien trop jeune pour ça. Ca ne me gêne pas d’admirer les enfants des autres, de leur faire des guili-guili et dire qu’ils sont mignons. Mais je ne pense pas que j’en veuille un à moi pour l’instant.

Brian – Est-ce qu’il y a une chose que vous aimeriez avoir, rien que pour vous ?

George – Rien dont j’ai vraiment conscience. J’aimerais continuer de faire des progrès en musique, écrire plus et en apprendre plus.

Brian – Et qu’on vous laisse vivre votre vie

George – Mm, oui

Brian – Merci, George

George – Merci

Traduction : Mull Of Kintyre