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Retranscription d'une interview de Denny Laine - archives
13 janvier 2014
19:40:37
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Mull of Kintyre
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11 janvier 2014
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Wings – Denny Laine 

Voici la ‘retranscription’ de l’interview de Denny Laine … retranscription pas très fidèle en ce sens que je me suis permise d’éliminer quelques digressions pour rester au maximum autour du sujet Wings. Sachez également que quand on pose une question à Denny Laine, il ne répond pas toujours très précisément, d’où cette drôle d’impression d’être hors sujet – mais non !

 

Vous pouvez retrouver l'interview d'origine sur youtube sur le lien suivant:

 

pour les parties suivantes, laissez-vous guider par youtube..

 

Enjoy!

 

Part 1 –

Comment avez-vous fait partie du groupe Wings ?

Paul et moi nous connaissions depuis l’époque des Beatles et des Moody Blues et Paul avait besoin de travailler avec quelqu’un qu’il connaissait pour faire quelque chose de différent et de nouveau après les Beatles. Et c’est en Ecosse que j’ai rencontré Linda pour la 1ere fois. Paul m’avait vu travailler sur quelques œuvres plus ou moins expérimentales et il voulait quelque chose de neuf. En fait c’est le but même du musicien d’aller de l’avant, même si les gens veulent entendre les choses du passé. Et c’est ce que Paul voulait faire après les Beatles, il voulait montrer sa propre identité. Nous avons commencé sur de l’équipement envoyé par EMI et faisions des jam sessions – Buddy Holly, Elvis, et tout cela s’est fait très facilement. Nous nous sommes amusés, sans pression. En Ecosse, là où personne ne nous connaissait et surtout là où nous n’étions pas surveillés par la presse. Puis on a décidé qu’il fallait sortir, mais sans faire des choses trop gigantesques, et c’est là qu’est née la tournée des universités.

 

            Part 2

Aviez-vous votre propre philosophie et votre propre voix avant Wings ?

Il y a toujours un fond de philosophie dans ce que nous faisons. Quand on fait partie d’un groupe qui a eu du succès on écrit ses propres chansons, ce que les Beatles ont été les premiers à faire. Les Moody Blues sont arrivés plus tard et on a fini par écrire nos propres chansons. A part les artistes solo comme Rod Steward qui n’écrivaient pas leurs propres chansons, tout le monde le faisait. Ma philosophie est que quand vous écrivez quelque chose vous faites entendre votre voix et votre opinion, que ce soit sur la politique, l’amour ou quoi que ce soit d’autre. Parfois une chanson est une version romancée de ce qui se passe autour de vous. Je ne sais pas si c’est une philosophie ou quelque chose qu’on a en soi. Et on peut le faire car on a un public qui vous voit évoluer en tant qu’auteur. C’est là que je me situe maintenant. J’ai fait pas mal de choses tout seul après Wings, en studio, avec des amis, pour faire des choses différentes.

 

Est-ce que le côté « décontracté » de Wild Life a nui à l’album ?

Là encore on était un groupe qui essayait de faire deux ou trois trucs. Nous n’envisagions pas cela comme une grande production, on ne se disait pas « tiens, on va faire un grand album » ; non, on essayait de faire quelque chose qui reflétait notre état d’esprit à l’époque – jouer ensemble sur des vieux airs et sur de nouveaux. Dans mon souvenir, on n’essayait pas de jouer au plus malin et d’être au sommet – il faut grandir. Et c’est stupide de croire que le public est stupide. Le public sait, il sait que quand on commence un groupe on n’est pas tout de suite au sommet – c’est un nouveau projet, qui que vous soyez. On ne voulait pas prouver quelque chose mais juste montrer ce qu’on faisait. Et, après tout, beaucoup de gens me disent qu’ils adorent cet album peut-être justement à cause de cette simplicité.

 

            Part 3

Pensez-vous que les fans étaient déçus par Wild Life car ils s’attendaient à quelque chose de plus travaillé et convaincant ?

Oui. Le public s’attendait à autre chose. C’est délicat : le public c’est le public, et nous sommes les musiciens. Quand on fait quelque chose de nouveau le public ne s’attend à rien, il s’attend à quelque chose de nouveau. Et c’est ce que nous faisions. Nous n’étions pas encore arrivés au point de faire quelque chose d’élaboré. Nous nous sommes développés en tant que groupe pour faire quelque chose de bien. Nous n’étions arrivés qu’au stade où nous pouvions jouer ensemble et cela prend un certain temps.

 

Mary Had A Little Lamb – Avez-vous été surpris par ce morceau ? Est-ce que vous aviez signé pour ça ?

C’est comme se demander pourquoi les Beatles ont fait Yellow Submarine. C’est parce que vous pouvez le faire. En effet, pourquoi pas ? tout est une question d’humeur et d’attitude dans le groupe. Si Paul veut faire Mary Had A Little Lamb, qu’il le fasse. J’ai pris ça avec du recul. Et à la fin de la journée, en réécoutant le morceau, on se dit que c’est pas si mal. Je n’ai aucun problème avec cette chanson. C’est du 100% Paul. Et je suivais. Pourquoi être négatif ? je l’aimais bien, finalement, cette chanson. C’est comme celle de la grenouille – il faut aussi se souvenir que le père de Paul était le leader d’un orchestre, et une grande partie de cette musique d’un style ancien, de ces comptines, tout cela venait de cet environnement musical. Cela a donné Michelle ou You Gave Me The Answer… Mary Had A Little Lamb était une comptine un peu modernisée. Je dis souvent aux gens « pourquoi écrit-on de nouvelles chansons de Noël et pas de nouvelles comptines ? » Paul prenait tout ce qui lui tombait sous la main – il habitait une ferme, avec des moutons, des béliers… Et pourquoi pas ? Lennon le faisait aussi. Il faut avoir le cran de le faire. Et après un certain temps les gens comprennent.

 

            Part 4

Comment Linda a-t-elle géré le fait d’être dans le groupe, ainsi que toutes les critiques de la presse et du public ?

On n’a jamais clairement dit « on va faire un groupe et Linda sera dedans ». Elle était là, elle prenait des photos, et Paul lui a demandé de jouer une note ou deux, de chanter un vers ou deux, et cela a abouti à ce qu’elle soit dans le groupe. Ils passaient tellement de temps ensemble, et quand ils étaient en Ecosse il lui jouait des morceaux, ils ont appris des choses ensemble. Et cela faisait partie de la création du groupe. Beaucoup de gens disent maintenant qu’ils adorent les harmonies, mais bien sûr, Linda n’avait pas d’expérience, et cela a donc pris du temps en studio, en tournée, elle était nerveuse mais elle a tenu bon. Quand on faisait les harmonies ensemble en studio, cela lui prenait un peu de temps, mais à force de travail elle y arrivait. Elle n’avait jamais fait partie d’un groupe comme nous. Ca a été dur pour elle, parfois parce que les gens se demandaient ce que faisait une femme dans un groupe. Maintenant les gens, et surtout les jeunes, voient ça comme faisant partie du son de Wings. De ce point de vue là, on ne peut pas passer à côté. Elle s’est trouvé une sorte de « niche » dans laquelle elle pouvait gérer tout ça. Elle avait du cran, et elle ne se baladait pas en disant « je suis une grande chanteuse ». elle savait qu’on l’attaquait pour de bonnes raisons mais elle avait le courage de dire qu’elle faisait ce qu’elle pouvait. Et une de ses qualités consistait à bien connaitre ce qui se faisait en matière de musique et photo. Elle avait une grande influence – et elle faisait la cuisine ! On était devenu comme une famille à force de travailler et voyager ensemble et je crois qu’elle s’est très bien débrouillée. Mais là encore, on a pris notre temps pour nous améliorer. Et quand on travaille on ne peut que progresser.

 

            Part 5

Avez-vous commencé Red Rose Speedway après la tournée des universités ? Les sessions étaient-elles plus maitrisées ?

Je ne me souviens pas vraiment si cela a commencé à cette époque. Après une tournée, c’est le moment de se retrouver en studio. La voix est travaillée, on est fort. Nous sommes rentrés en studio avec Glyn Johns. Et là vous amenez quelque chose de nouveau, et la difficulté de travailler avec quelqu’un que vous ne connaissez que de nom. Il y a toujours matière à conflit. Cela prend du temps. C’est pourquoi, en fin de compte, nous travaillions avec des gens que Paul connaissait comme Geoff Emerick, George Martin… Mais c’était une expérience en ce qui concerne la production. Mais maintenant je vois ça de l’extérieur, plutôt que comme quelqu’un qui en a fait partie ; et je respecte les fans qui aiment cet album, ou tout autre album. Nous avons essayé de travailler avec différentes personnes dans des studions différents, dans des pays différents, pour nous imprégner d’influences. Mais le problème était la communication avec Glyn Johns. Après ça, nous n’avons travaillé qu’avec des gens qu’on connaissait car on ne pouvait pas passer notre temps à nous habituer. Ce n’est pas que nous ne nous sommes pas entendus avec lui, mais nous ne le connaissions pas, et c’est pourquoi c’était difficile ainsi.

 

Est-ce que Red Rose Speedway est un meilleur album parce que mieux enregistré ?

Oui, parce qu’on a évolué. Avant, nous travaillions avec l’équipement de Paul, qui avait servi pour Sgt Pepper – on appuyait nous même sur les boutons ! là, on était dans un vrai studio avec un vrai producteur, aux studios Olympic. C’était un endroit célèbre, avec son propre son. Il faut travailler avec le son spécifique du studio, du producteur… c’est ce qu’on a fait pour Band On The Run, nous nous sommes déplacés pour nous imprégner d’une autre influence

 

            Part 6

La célébrité de Paul a-t-elle été un obstacle pour le groupe au début ?

Oui, Paul était vraiment le membre connu des Beatles – je n’étais que dans un groupe moyennement connu. Donc Paul était le centre d’intérêt. Il était presque trp célèbre pour aller sur les routes. On a passé plus de temps en studio qu’en tournée. C’est un peu difficile d’être en studio le plus souvent car quand on fait les deux on a l’énergie et le feedback du public. En studio on est centré sur soi-même et on ne sait pas trop ce que vont être les réactions. Il  y avait une sorte de déséquilibre. De l’équilibre viennent de meilleurs albums. C’est pourquoi nous avons beaucoup de prises non utilisées, on faisait trop de musique pour un album. En arrivant en studio, on n’avait pas de plan, mais juste quelques idées, surtout Paul car il écrivait beaucoup. Il me demandait si j’avais des idées, que l’on enregistrait. Il essayait toujours d’incorporer le travail et les idées des autres. Mais à cause de l’attention portée sur lui, et de la pression, il devait toujours avoir de nouvelles idées.

 

Etait-ce un problème que Red Rose Speedway soit attribué à Paul McCartney & Wings ?

Ca vient des promoteurs. Paul voulait que ce soit juste Wings. Paul, c’est Paul. Mais il sait qu’il y avait trop de pression sur lui et il voulait que ce soit équitablement partagé car il avait été le membre d’un groupe et pas un leader. Mais les promoteurs se demandaient si les gens allaient venir. Mais pour moi, à l’époque, je ne voyais que le nom Wings. Et après, beaucoup de jeunes ignoraient même que Paul avait été un Beatle !

 

            Part 7

Etiez-vous satisfait de l’album Red Rose Speedway ?

Certaines chansons comme Big Barn Bed on un très bon son. Et les membres du groupe à l’époque étaient de très bons musiciens. Denny à la batterie, par exemple, a une très bonne technique – c’est ce qui me vient à l’esprit à propos de cet album, le son était mieux fini, et la production était plus pro contrairement aux autres albums dont nous avons parlé. Et la présence de Glyn Johns y est pour quelque chose, et nous étions prêts pour ça. Je ne réécoute pas trop tout cela, mais j’ai entendu récemment un ou deux morceaux de l’album, et je me suis rendu compte de la bonne qualité de sa production. Une chose à savoir sur Paul, c’est qu’il obtient toujours un très bon son ; quand nous avons fait l’album de chansons de Buddy Holly, il avait quasiment préparé toutes les pistes d’accompagnement – c’était lui tout craché, et cela se voyait déjà sur les albums des Beatles – et je pense que Red Rose… a quelque chose de cela. Mais aussi, le groupe avait fait des progrès, et cela a aidé.

 

Paul aurait dit qu’il ne supporte pas cet album…

Vraiment ? Je pense que les auteurs disent souvent ça – ils créent, cela vient de l’intérieur, et une fois sorti, ils sont très critiques car ils ont porté ça en eux, alors que les autres entendent cela pour la première fois, aiment l’œuvre parce qu’ils en saisissent l’intention de l’auteur.

Paul garde toujours en tête quand il écrit une chanson que les autres membres du groupe vont jouer le morceau, il pense à eux aussi… et chacun met du sien et fait de son mieux. C’est comme pour My Love – je jouais la basse et le morceau était accompagné d’un orchestre et Henry a joué un superbe solo qui lui est venu comme ça, mais c’est de le jouer ensemble qui donne ce quelque chose à la chanson

 

            Part 8

Live And Let Die – la chanson la plus puissante de Wings à cette époque de Wings ?

Tout ceci parce que les chansons pour les films de James Bond doivent l’être. Et on écrit sur commande. Et quand on appelle le film Vivre Et Laisser Mourir, on a déjà le titre, le style, et ce sera énorme, avec fracas – il faut également le jouer live en studio. Et tout se résume à l’interprétation de morceau – dès qu’on entend les cordes et les cuivres… une telle chanson n’est pas juste une chanson, c’est un véritable événement – pour preuve quand vous voyez la chanson live avec les effets pyrotechniques… c’est une histoire en elle-même… Ils y a quelques chansons comme ça... Sgt Pepper par exemple. Mais là c’est une chanson qui n’est pas venue comme ça, elle a été spécifiquement composée pour un film

 

Le producteur George Martin a-t-il joué un grand rôle dans cette chanson ?

Absolument. Comme Geoff Emerick, il fait partie « du lot », on ne peut pas faire sans eux. Et il était naturel de lui demander de participer à une telle chanson, surtout quand il s’agit d’orchestration, ce qui est son fort. Il a énormément travaillé sur la partie des cordes avec Paul au piano – avec les Beatles il jouait un certain nombre de choses également, comme par exemple sur There Are Places… Donc, vous mettez un chef d’orchestre classique expert en la matière avec un groupe qui est à l’opposé de ça et vous obtenez une combinaison de choses qui nécessite la présence de George – sans parler du fait que la communication avec lui a toujours été très facile. Et vous apprenez énormément de gens comme lui, ils vous guident, vous les guidez – c’est un sentiment très agréable

 

            Part 9

Parlez-nous du James Paul McCartney TV Show…

Tout ce que je sais c’est que nous avions une sorte de Best Of à proposer à un large public, et la télé en direct est un excellent moyen de faire cela, contrairement aux video-clips. Là encore, c’est le public qui change tout. Nous n’aimions pas l’idée de faire du play-back – sur Top of the Pops, c’est ce qui se passait, alors que sur Ready Steady Go on chantait live mais on ne jouait pas des instruments live… même si on n’aimait pas ça, c’était le seul moyen de promouvoir une chanson. On devient un peu complice du mensonge ; mais avec un programme live devant un public, c’est comme filmer une sitcom sans rire en boite… c’est l’idée qu’il fallait être bon qui nous a intéressés

 

Le besoin d’y inclure des versions acoustiques des Beatles n’était-il pas une preuve que Wings était encore dans l’ombre du groupe précedent de Paul ?

Non, Paul ne voulait pas spécifiquement chanter des chansons des Beatles. Nous essayions de faire quelque chose de différent. Alors, que la presse s’attende à ce que Wings soit au même niveau que les Beatles était idiot. Nous allions de l’avant, et nous ne voulions pas être critiqués parce que nous faisions des choses du passé. A l’époque, notre mentalité consistait à nous dire « ok, pas de problème ». Mais c’était souvent la presse qui comparait ce que faisait Paul aux Beatles… on n’a jamais ressenti cette pression, jamais ressenti cette sorte de compétition… ce qui compte c’est notre identité, et en tant que groupe, Wings avait sa propre identité, et c’est pourquoi nous avons eu du succès, car nous n’essayions pas d’être autre chose, et le feedback du public nous incitait à continuer.

 

            Part 10

Henry McCullough & Denny Seiwell quittent le groupe, et les sessions à Lagos pour Band On The Run…

J’étais à une convention le mois dernier avec Denny Seiwell et j’ignorais tout de l’histoire derrière son départ. Il était venu des USA pour vivre en Angleterre et en Ecosse, et il avait le mal du pays… et Henry venait d’un autre milieu, beaucoup plus blues et ce n’était pas trop son truc, les tournées lui qui préférait les clubs, et Denny préférait jouer dans les sessions en studio, ce qu’il avait abandonné pour rejoindre un groupe. Etre dans un groupe est très difficile, c’est un job de tous les instants, et je crois qu’il en a eu assez…

Je crois que Henry avait déjà pris sa décision de ne pas allez à Lagos, mais nous avions déjà commencé les répétitions de certains morceaux. Quand nous sommes allés à Lagos et que Paul a été attaqué un soir, ils ont volé les enregistrements des répétitions originales – et ça je l’ignorais, je croyais qu’ils avaient pris des cassettes de ce que nous venions de faire en studio ce jour-là. Mais parce que Henry et Denny n’étaient plus là, nous ne pouvions pas les refaire car il nous manquait deux musiciens, et ce que nous avons refait n’a rien à voir avec les répétitions originales. Paul se mettait à la batterie, je jouais de la guitare, et nous avons obtenu quelque chose, et puis nous ajoutions d’autres sons. Là encore, c’était une situation particulière, et l’album s’est entouré d’une tout autre atmosphère, les idées étaient complètement différentes, car maintenant nous n’étions plus que deux – et aucun de nous deux ne pensait à répéter – et ça a marché, tout le monde a aimé cet album

 

Comment avez-vous ressenti la perte de vos deux camarades musiciens ?

J’étais déçu car je les aimais bien et nous nous amusions bien ensemble. J’ai bien aimé cette formation de Wings – nous avions des points communs et c’étaient de bons musiciens… ils m’ont manqué quand nous sommes partis.

 

             Part 11

Quand vous êtes partis enregistrer Band On The Run, aviez vous l’impression que les chansons étaient plus solides ?

Je ne veux pas donné l’impression d’être blasé, mais on a fait tant de choses et ensuite quand on revient dessus on ne se souvient plus très bien. Tout ce dont e me souviens c’est qu’une fois là bas, je n’étais pas conscient de ce qu’étaient les chansons car nous avions une approche différente. Peut-être est-ce que je me souviens mieux des répétitions. Et on ne les envisage pas tant comme des chansons que comme des arrangements. Quand nous sommes arrivés en Afrique, les chansons étaient très dépouillées. On avait un air à la guitare, et il fallait lui trouver un arrangement. On devait apprendre les chansons petit bout par petit bout plutôt que comme un tout. Puis on met les accords, les paroles, les harmonies ensemble et cela devient une chanson différente – c’est toujours la même mélodie, les même paroles, mais l’approche dépendant des arrangements. Les voix dépendaient de ce que vous aviez fait à la batterie, par exemple. Je me souviens du travail sur ma chanson No Words. A la fin de la journée Paul m’avait donné un coup de main – il était à la batterie et avait oublié le moment où il devait commencer, alors il s’est arrêté et à repris une mesure plus loin, et on s’est dit que c’était original et on l’a gardé – et quand sont arrivées les cordes, leur arrangement s’est fondé sur la batterie. Ce sont tous ces petits accidents qui font un album

 

Parlez-nous du vol dont Paul et Linda ont été victimes…

Je n’y étais pas… ce que j’en sais c’est que nous étions chacun chez nous, et on nous avait dit de ne pas sortir le soir à cause de nombreux vols. Il faut se souvenir que cette partie du monde est souvent en guerre, et ils ne font pas de prisonniers, car s’ils laissent les gens partir, ils risquent d’être exécutés – dans ce régime militaire, ils ne voulaient pas de témoins. Il y avait donc une grande chance qu’ils soient attaqués, et même tués. Ils rentraient chez eux avec les bandes et les appareils photos. Ils se sont fait attaquer et, en grand diplomate, Paul leur a dit de tout prendre et de les laisser partir. Le fait qu’ils aient été Anglais et blancs a donné l’impression aux voleurs qu’ils étaient importants alors ils les ont laissés partir… j’ai lu ensuite que le gouvernement avait exécuté des voleurs. C’était plutôt effrayant.

 

            Part 12

Paul était-il ouvert aux contributions des autres membres du groupe ?

Oui. Comme je l’ai dit, pour ces chansons, on faisait beaucoup de prises. Quand Band On The Run est arrivé, Paul m’a demandé si j’avais des chansons ou des idées pour l’album, et je lui ai répondu que j’en avais deux – que l’on a pour ainsi dit mis bout à bout, on a changé des choses ici et là, et c’est devenu No Words. On a mis la batterie, puis l’orchestre, et c’est tout de suite devenu autre chose ! C’est ce qui m’a encouragé à écrire davantage. Je ne me suis jamais vraiment considéré comme un auteur car j’étais dans des groupes qui faisaient des reprises. Paul voulait partager le poids de la célébrité, mais en même temps il était toujours très prolifique et arrivait toujours au studio avec une nouvelle chanson car il avait vu quelque chose à la télévision la veille. Mais j’avais envie d’écrire davantage et je me demandais comment je pouvais intégrer mon travail à celui du groupe. On nous connaissait comme étant le groupe de Paul. Je me suis mis à écrire des chansons avec le son de Wings en tête, influencé par le style country ou skiffle ou tout autre style. Paul aussi est influencé par toute sorte de musiques, nous nous adaptons très bien. J’ai toujours dit que Paul était un grand bassiste parce qu’il joue des mélodies, et c’est aussi un des plus grand chanteurs en ce qui concerne les harmonies – il sait parfaitement bien quelle note chanter, et c’est un vrai professionnel. Donc, quoi que j’écrive, il ajoutait toujours quelque chose de bon, et ça donnait quelque chose qui marchait. De là, j’ai beaucoup écrit de chanson qui ressemblaient aux Everly Brothers en ce qui concerne les harmonies. C’est très difficile d’éloigner Paul d’une chanson, car il est extrêmement talentueux, et sa contribution devient toujours une grande contribution. Nous avions cette capacité à travailler ensemble et que l’ensemble fonctionne bien.

 

            Part 13

A partir de Band On The Run, diriez vous que votre partenariat artistique avec Paul s’est renforcé ?

Absolument, et c’est pour cela qu’il voulait que je rejoigne le groupe. A l’époque je n’étais pas tant un fan des Beatles que le membre d’un groupe, les Moody Blues, en compétition avec leur succès – nous voulions tous avoir du succès. Mais nous étions amis – John et George venaient nous rendre visite, on se voyait, mais il y avait une sorte de rivalité. Ceci dit, j’adorais ce qu’ils faisaient. Donc, entre Paul et moi, il y a toujours eu cette compétition amicale. C’est ce que nous avons fait à Nashville où Paul a écrit une chanson country et m’a demandé d’en écrire une, et ainsi voir laquelle était la meilleure. On se poussait l’un l’autre, ce qui est très sain. A l’époque, dans les années 1960 en Grande-Bretagne, tous les groupes sont apparus en même temps, les Beatles, les Stones, les Animals, et nous nous sommes tous rencontrés dans les clubs, à discuter ensemble de musique… ce sentiment de camaraderie est né à l’époque – il était facile de communiquer, et le travail n’était pas difficile. C’est pourquoi nous ne nous sommes jamais entrés dans de grandes discussions à ce propos, et quand quelque chose ne nous plaisait qu’à moitié, on le mettait de côté. Toute cette époque était très stimulante, et par-dessus, on a la réaction du public.

Autre chose à propos des concerts : nous faisions beaucoup d’expériences en matière de sons et de lumières, comme la 1ere fois où nous avons utilisé un laser par exemple, et on avait le luxe d’avoir des gens qui construisaient ces choses spécialement pour nous sur scène. Si on voulait un son que nous avions trouvé en studio, il y avait un Japonais qui nous a demandé si on voulait qu’il construise quelque chose pour reproduire ce son sur un synthétiseur…

 

            Part 14

Aviez-vous encore l’impression d’appartenir à un groupe nommé Wings à l’époque de Band On The Run ?

Non, parce qu’à ce moment-là il n’y avait plus que Paul, Linda et moi – un même nom, mais une vibration différente. Et parce que nous avions la pression pour faire un bon album, et que tout avait été déjà organisé et réservé en Afrique, il fallait y aller.  Et nous avons beaucoup travaillé avec les musiciens africains. Nous étions comme leurs invités, et nous sommes entrés en studio avec cette attitude de vouloir être aussi bons qu’eux, et pourquoi pas meilleurs. Une fois rentrés en Angleterre, des musiciens comme Brian Ferry venaient nous voir en studio et étaient intrigués par tel ou tel sont qui les inspirait avant même que l’album soit fini. En fait, on se trouve toujours influencé par les gens et les musiciens qui nous entourent. Par exemple, quand nous étions à Nashville, on a essayé d’apprendre ce que les musiciens de là bas savaient, et on a ainsi échangé… des gens comme Johnny Cash par exemple. Où que vous soyez dans le monde, tous les musiciens gravitent autour de Paul. Là encore, c’est un défi… A un moment donné, nous avons été vraiment influencés par le reggae, nous adorions le reggae… Paul et moi avons été influencés par la même musique, et nous écoutions la même radio, Radio Luxembourg, car c’était la station écoutée par les forces armées américaines basées en Allemagne. Et maintenant, en tant que Wings, c’est nous qui voyagions…

 

            Part 15

Jimmy Culloch, Geoff Britton et le changement de musiciens au sein de Wings…

Jimmy était un très bon guitariste, et c’était un personnage ! Il était très professionnel et il avait prouvé qu’il était capable de jouer et d’enregistrer des albums ainsi que de jouer live dans différents styles comme le blues… je ne me souviens plus très bien comment Jimmy a rejoint le groupe… ah oui, c’est un de nos roadies qui nous en a parlé… Geoff Britton n’était pas trop notre tasse de thé en matière de style de vie – mais c’était un très bon batteur ; nous avions fait des auditions pour les batteurs mais nous ne jouions pas car nous ne voulions pas intimider les batteurs en les faisant jouer avec Paul McCartney ; nous voulions juste qu’ils jouent différents styles de musique pour engager un type qui peut tout jouer. Et Geoff Britton a réussi l’audition car il était confiant et pouvait vraiment tout jouer. Quand il nous a rejoints et que nous sommes allés à Nashville pour répéter, des morceaux comme Junior’s Farm, je n’ai pas accroché avec sa personnalité… Mais c’était un très bon batteur.

C’était la même chose avec tout le monde dans le groupe… J’ai en quelque sorte trouvé Steve Holley et Laurence Juber, car Steve était un voisin et Laurence était apparu dans une émission de télé avec moi. On s’adapte aux gens qui sont là et vous voyez si ça marche. Mais ils ont tous eu leur influence sur la musique, et je pense que c’était une bonne influence. Jimmy avait ses problèmes, et il nous a quittés – c’était tragique, car ce n’était pas un grand drogué, c’était un accident. Jimmy était un grand guitariste, et quand vous revoyez les images de Wings, il ne ratait jamais rien. C’est toujours triste quand quelqu’un comme lui part si jeune alors qu’ils ont tant de choses à offrir… Nous n’étions pas de gros buveurs ou de grands drogués, et c’est ce qui était si triste. Nous ne faisions que de la musique et nous prenions du bon temps, c’est tout…

 

            Part 16

L’enregistrement de Venus And Mars à la Nouvelle Orléans…

C’est à ce moment là que le groupe a commencé à prendre forme, car nous n’avions pas de batteur quand nous sommes arrivés à la Nouvelle Orléans. Jimmy nous avait rejoint et nous sommes partis là bas avec l’idée de trouver un batteur, je suppose. Nous avons pas mal travaillé avec des musiciens de studio car nous voulions ajouter le son de la Nouvelle Orléans sur l’album, là où tous les musiciens de jazz jouent, tous les brass bands … Et on nous a présentés à ce gars qu’on nous a décrit comme différent – Joe English. C’était un batteur phénoménal… A la Nouvelle Orléans, nous nous sommes bien amusés, nous sommes allés dans les clubs, nous avons mis des déguisements stupides pour Mardi Gras, nous sommes allés à une soirée sur un bateau sur le Mississippi où le photographe s’était fait voler ses appareils et son matériel. La Nouvelle Orléans a été une belle expérience. C’était comme partir en vacances, et nous sommes revenus avec un album

 

La nouvelle formation des Wings était-elle aussi proche que la formation originale ?

C’était différent, ça ne m’intéresse pas de faire ce genre de comparaison, parce que chaque formation est différente – il y avait un nouveau batteur, et comme à chaque nouvelle arrivée, ce n’est pas facile d’y arriver immédiatement… Sur Venus And Mars, il y avait une idée concept, c’était une autre ambiance ; il y avait une bonne chanson en ouverture, et cela donnait quelque chose de très bien live. Et certaines chansons se sont bien mêlées au spectacle sur scène – c’est pourquoi il y avait une autre texture sur scène ; j’ai vraiment aimé faire cet album, mais peut-être plus du point de vue de l’environnement car j’adore être dans une ville qui a un tel caractère. Le Quartier Français est le meilleur endroit du monde, et le fait que Katrina ne l’ai pas détruit est une chose surprenante. Et la musique que nous adorions écouter venait de là… on n’aimai cette musique, c’est pourquoi nous y sommes allés.

 

            Part 17

La tournée Wings Over The World…

C’est comme n’importe quel spectacle, vous voulez offrir au public un morceau de ce que vous avez fait dans votre vie – vous leur proposez un compromis entre les choses que vous aimez et ce que les autres aiment. On a mis de mes compositions, et des compositions des Beatles. Et puis nous avions besoin d’une chanson d’intro – l’introduction de Venus And Mars avec le jeu de lumières – un peu comme Sgt Pepper, avec un ton différent. C’était une belle entrée, et ensuite il y avait toutes sortes de style, et n’oubliez pas les effets visuels que nous expérimentions, les lasers, tout ceci était combiné pour ce show, et beaucoup de gens se souviennent de nous avoir vus en 1976. c’était une tournée assez puissante.

 

Wings At The Speed Of Sound – Paul encourageait-il les autres à apporter leurs contributions pour les faire apparaitre sur scène?

Une fois que vous avez fini une tournée, vous reprenez le chemin du studio pour faire quelque chose de différent. Dans un certain sens, il envisageait les choses de sorte de produire quelque chose de nouveau, car il y aurait plus de gens qui seraient au chant – Joe English était un bon chanteur, j’ai fait quelques chansons de plus ; s’ils ne venaient pas avec une chanson de prête, Paul en écrivait toujours une pour eux. Spirit of Ancient Egypt, celle-là il l’a écrite pour que je la chante parce qu’il voulait que je chante davantage. Et il me demandait si j’avais écrit d’autres chansons, et j’arrivais en studio avec des chansons comme Deliver Your Children. Il n’y avait jamais de problème de rejet d’une chanson. A chaque fois qu’on arrivait avec quelque chose on travaillait dessus, et cela donnait de bons résultats avec la combinaison de tous les musiciens présents. Je savais qu’à chaque fois que j’avais une chanson, il y ajouterait quelque chose de bien. J’écrivais les chansons en gardant Paul à l’esprit. Cela marche comme ça, surtout si vous faites un effort conscient pour mettre un morceau sur un album. Tout spectacle sur scène est comme emmener le public en voyage, il faut reflechir à quelle chanson mettre, où la mettre dans le spectacle pour avoir la meilleure réaction du public… Cet album se devait d’être différent, et la différence consistait à faire chanter tout le monde, pas plus difficile que ça. Et c’est pour cela que cet album se démarque car il va dans une tout autre direction.

 

            Part 18

Silly Love Songs était la réponse de Paul aux critiques qui dénigraient le contenu des chansons de Wings. Que pensez vous de la chanson et de son message ?

Ce qu’il y a de bien chez Paul c’est qu’il a une manière très communicative de travailler. Les gens peuvent se demander pourquoi il fait ça, mais il réussit toujours à le faire passer : dire quelque chose de simple et le faire bien. Silly Love Songs est une manière ironique de pointer du doigt les gens qui font les choses de manière trop compliquée. Et tout le monde aime les chansons d’amour idiotes… c’était l’idée qu’il avait en tête. Mais l’arrangement de la chanson s’est transformé en travail sur les harmonies reprises et transformées, le tout dans une chanson très simple. Là encore le son était nouveau, et cette chanson a un peu de cela, on n’avait pas entendu ce genre d’arrangement auparavant. Ce n’est pas le genre de chanson que j’écrirais, mais Paul peut le faire et ça marche bien, grâce à sa personnalité.

 

Mais cela vous plaisait-il de jouer ces « chansons d’amour idiotes » écrites par Paul ?

C’est une pomme de discorde – j’écris des chansons d’amour moi aussi, mais je ne les écris pas de la même manière que Paul, mais elles contiennent les ingrédients classiques du garçon qui rencontre une fille, des séparations… c’est sa propre version de la chanson d’amour, et elles marchent. Prenez par exemple My Love : cette chanson n’a jamais été prévue pour être un 45 tours, mais c’est l’attaché de presse de l’époque, Pete Bennett, qui a persuadé Paul de la sortir en 45 tours… Paul n’était pas convaincu au départ, il disait qu’elle était trop lente, et peut-être qu’à l’époque il voulait sortir des morceaux plus rock ; et puis elle est sortie en single et le succès a été énorme. C’est là que l’on a la réaction du public qui aime tout ça. C’est Paul. Il a en lui cette capacité d’être un rocker un moment et le moment d’après d’être plus expérimentale, plus compliqué, il a de nombreuses facettes. Il y a une certaine philosophie dans ses chansons d’amour… Eleanor Rigby, The Long And Winding Road ont un côté plus profond que juste une personne chante une chanson sur une autre personne… Il a cette capacité d’écrire des chansons qui parlent à tout le monde. Nous venons tous de classes moyennes, donc nous savons ce que les gens vivent, et nous écrivons pour eux, et cela devient leur musique, c’est la musique des gens de la rue.

 

            Part 19

Pourquoi Joe English et Jimmy McCulloch sont-ils partis ? En dépit du succès, avaient-ils des griefs contre la distribution des rôles ?

Sans doute. Ils ont gagné de l’argent et ils ont eu envie de faire ce qui leur plaisait. Mais je ne sais pas trop ce qui s’est réellement passé. On a tous des hauts et des bas, on a tous besoin d’autre chose, et cela nous appartient de faire des choix. Tout ce que je sais c’est que tout le monde s’en est bien tiré. Mais pour en revenir à l’appartenance à un groupe, tout dépend de ce que vous voulez bien y apporter. Bon, Paul était très célèbre, peut-être le plus célèbre du monde, et vous devez combattre ce phénomène naturel, donc il n’y a pas la qualité que vous espérez quand vous vous joignez à un groupe – et c’est pareil pour n’importe quel groupe, même inconnu, il y en a toujours un ou deux qui mènent le groupe, que ce soit Freddy Mercury et Brian May, ou bien Paul et John… mais la qualité dépend de ce que vous apportez au groupe. Je savais que je ne serai jamais aussi célèbre parce que je n’avais pas été un Beatle, mais j’ai fait du mieux que j’ai pu en tant que membre de Wings – si j’avais voulu écrire plus de chanson, je l’aurais fait, mais ce n’était juste pas mon truc à l’époque, et Paul était très prolifique. Pour moi, si Joe avait voulu, il aurait pu se manifester et proposer quelque chose

 

            Part 20

London Town – vous semblez avoir pris une part plus importante dans l’écriture des chansons

Je ne me souviens plus très bien… il y avait toujours un décalage entre l’endroit où on écrivait les chansons et l’endroit où on les enregistrait, et la transformation était toujours évidente. Nous sommes allés en Espagne, je crois, une semaine ou deux dans un joli hôtel et nous avons écrit, et ensuite nous avons enregistré les chansons. Parfois, quand on avait un groupe nous répétions, et à l’époque de London Town nous avions un groupe. Nous avons fait cet album sur des bateaux avec l’idée de quitter un peu le pays mais aussi pour des raisons économiques, parfois vous devez partir d’un pays pour des raisons fiscales – je ne sais plus trop, mais il y avait un peu de tout ça à la fois. Mais à la base nous nous sommes dit « partons en vacances et faisons un album ». Des musiciens de studios venaient à bord des bateaux et nous naviguions d’ile en ile, et c’était fantastique. De retour à Londres, et on voyait certaines chansons d’un œil très différent parce que nous étions à Londres – c’est pourquoi nous avons pris la photo de Tower Bridge sur la pochette pour montrer les deux influences. Et je suppose que nous l’avons appelé London Town parce que c’était le sujet des chansons – je ne sais pas trop, c’est Paul qui a choisi le titre. Et après l’album nous nous sommes retrouvés à trois pour le promouvoir ; donc on a commencé en tant que groupe et nous nous sommes encore retrouvés à trois…

 

Est-il vrai que c’est vous qui avez suggéré les cornemuses sur Mull of Kintyre ?

Non, je ne crois pas. Peut-être que quelqu’un a suggéré les cornemuses lors d’une conversation… je crois qu’elles sont venues comme une évidence. Je suis arrivé chez Paul pour le petit déjeuner, comme à l’habitude, et il me propose cette idée du refrain, nous nous sommes donné rendez-vous le lendemain, on a ensuite écrit les paroles et on a travaillé sur les arrangements plutôt facilement, car il n’y avait que trois accords – mais la partie la plus importante était les paroles. Et ensuite quelqu’un a suggéré les cornemuses pour apporter la touche écossaise à une chanson sur l’Ecosse. La partie cornemuse a été écrite dans une autre tonalité, et on a dû transposer en ré tout ce que nous avions écrit en la. C’est ce qui a ajouté quelque chose à la chanson. Les cornemuses ont été enregistrées ‘live’ en extérieur, avec tous les échos naturels. Billy Connelly nous a même fait un compliment sur la chanson, et on ne plaisante pas avec lui sur l’Ecosse ! Un soir nous l’avons fait sur scène, avec les kilts et tout le reste, et c’était un moment fantastique… de même que la vidéo que nous avons faite en Ecosse…

 

Avez-vous été surpris par l’énorme succès commercial de Mull of Kintyre ?

Plus rien ne me surprend maintenant. Mais je ne m’y attendais pas. D’abord la chanson est sortie pour les fêtes de Noël, nous avons fait une émission de télévision très populaire à l’époque, et c’est là que ça a décollé… Mais ma contribution à cette chanson n’a rien à voir avec celle de Paul, il en a écrit la grande partie, j’ai juste aidé ici et là.

 

            Part 21

La révolution Punk a-t-elle joué un rôle chez Wings et a-t-elle été marquante pour l’album Back To The Egg ?

Nous étions tous influencés par les nouveaux sons et nouvelles attitudes qui sortaient. Malcom MacLaren était une sorte de visionnaire, et son groupe punk était comme un instrument au service de son style. C’était une toute nouvelle époque – nous étions un peu comme ça quand nous étions jeunes. Prenez les Mods et les Rockers, les Teddy Boys… c’était une nouvelle version de tous ces courants. C’est pourquoi nous avons été influencé par cela et avons adopté l’attitude qui consiste à faire ce que l’on veut en musique. Mais avec le recul, je ne pense pas que le mouvement soit aussi dangereux que certaines choses que l’on entend actuellement.

 

The Rockestra Theme…

Tous les musiciens présents dans la pièce, nous les connaissions et les fréquentions, c’est pourquoi ils ont été invités – c’était des amis. Ils étaient dans des groupes que nous aimions, comme Dave Gilmour, The Who… tous ceux qui étaient disponibles. C’était un thème très basique, c’était une nécessité car c’était un morceau spécial – on voulait obtenir un son puissant avec des musiciens jouant les mêmes notes en même temps ‘live’. Et le nom vient du fait que c’était un orchestre rock. On s’est bien amusé !

 

            Part 22

Le retour de Paul à la musique en solo avec l’album McCartney II a-t-il sonné le glas de Wings ?

Non, ce n’était certainement pas la raison, car j’avais moi-même sorti un album pendant que j’étais un membre des Wings. Paul et moi n’avons jamais eu de problème à ce sujet : si on voulait faire quelque chose de personnel, on le faisait, et cela ne signifiait pas que le groupe était fini. Je suis allé à Montserrat pour travailler sur ce nouveau concept avec des gens comme Ringo, Carl Perkins, Stevie Wonder, travailler avec des gens différents, aller dans une autre direction. Et après mon départ de Wings, Paul a travaillé avec d’autres musiciens comme Michael Jackson, Elvis Costello. Et j’avais même oublié jusqu’à très recemment que j’avais joué sur certains morceaux de Tug Og War et Pipes Of Peace ! On en était arrivé à faire des choses complètement différentes. En gros, je suis parti et cela a cessé d’être un album des Wings. C’est devenu son album parce que le groupe n’existait plus.

 

Pourquoi les Wings se sont-ils séparés ?

Sans entrer dans tous les détails, j’avais un album prêt à sortir, il s’est fait arrêter au Japon, nous n’allions certainement pas reprendre la route des tournées… j’avais donc envie de travailler sur cet album… Je n’étais pas tellement en colère à cause de ce qui était arrivé au Japon, car je ne connais toujours pas toute l’histoire, c’est juste que cela a fichu en l’air l’occasion  de jouer sur scène, ce que j’adore faire. Ce n’est pas que j’en avais assez du travail en studio, mais je voulais voir ailleurs. Je suis allé dans le Sud de la France, j’ai fait la promo de mon album, et de son côté Paul tournait la vidéo de Ebony and Ivory… nous nous sommes ainsi éloignés. Contrairement à ce que les gens pensent, je ne me suis jamais éloigné de lui. Il y a eu beaucoup de controverses, de rumeurs dites dans la presse… Mais je ne dirai jamais de choses négatives car cela a été une expérience si positive. Je voulais juste à l’époque suivre mon propre chemin, j’étais prêt. Nous ne nous sommes jamais fâchés mais de l’extérieur, cela y ressemblait. Et encore aujourd’hui je défends cette idée, car les gens me reprochent d’être resté silencieux pendant des années. Et après ? Je n’appelais pas tous les jours Paul, et puis ? Et puis nous nous sommes revus à Wembley, on a passé un bon moment backstage, on regardait UB40 sur scène…

En ce moment je prépare un livre et Paul m’aide à le faire, et ça, cela va être une bonne expérience. On se souvient d’histoires du passé, et il y a beaucoup de choses que j’avais oubliées. Je ne me souviens plus de tout très bien, mais au moins je passe un bon moment, mais ça va nous prendre un peu de temps ! 

 

If music be the food of love, play on.

13 janvier 2014
20:22:17
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Dominique Grandfils
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Merci Mull d'avoir sauvegardé ces interviews. Kiss

13 janvier 2014
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Pat Rickenbacker
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Un grand merci MoK pour toutes ces traductions que tu viens de faire revivre !

Bercy 09/10/89 & 10/10/89 - Wembley Arena 23/01/90 - Knebworth 30/06/90 - Bercy 13/10/93 - Bercy 14/10/93 - Bercy 25/03/03 - SDF 24/06/04 - Bercy 10/12/09 - Philadelphie 14/08/10 - Bercy 30/11/11 - Stade de France 11/06/15 - AccorHotels Arena 30/05/16

18 janvier 2014
9:24:30
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Victor Baissait
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Merci !!!!!!!

l'interview est en double dans ton post

21 janvier 2014
18:53:45
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Mull of Kintyre
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BallroomDancing a déclaré
Merci !!!!!!!

l'interview est en double dans ton post

Plus maintenant ... merci de me l'avoir signalé oeil

If music be the food of love, play on.

22 janvier 2014
9:12:58
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LUCKY
Drome 26
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Beau boulot Mull !!  

Tanks for all         pouce

The love you take is egual to the love you make .

22 janvier 2014
16:42:25
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brivanaa
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Mais je croyais que c'était toi Mull qui avait suggéré les cornemuses ! hap3

Beau travail de synthèse de ce que raconte Mr Denny Laine.

2 février 2014
8:34:43
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Dominique Grandfils
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Mull of Kintyre
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En fait, BeatlesWings, c'est apparemment un drôle de mélange français/anglais ...

 

Voici les paroles telles que Denny Laine les a publiées ... à vous de 'traduire' car le français est censé correspondre à l'anglais septique1

 

LES AMIS DE TERRE

 

 

Word and Music by DENNY LAINE

 

 

LES AMIS DE TERRE MARCHONS, MARCHONS

AVEC LES COEURS DES LIONS ENFANTS

LES AMIS DE TERRE MARCHONS, MARCHONS

A RENDEVOUS SUR LE PONT D’AVIGNON

 

ICI ILS SONT DANCES AVEC LA JOIE DE VIRE

PARCE-QUE LE VIUX ET NOUVEAU SONT LA MEME

L’HISTOIRE DE LA REGION C’EST CONNAIT BIEN PAR TOUT

OU LAMOUR ET DESIRE UNITEE

 

MAIS LES VOLEURS DA LA MONDE SONT LA AUSSI

ILS SONT TRAVEILLEZ A CHANGES LA VIE

MAIS LES AMIS DE TERRE SONT TRES TRES FORT

LES JOURS DE GLOIE POUR VOUS SONT MORT JAMIS

 

THE EARTH FRIENDS let us WALK, let us WALK

WITH THE HEARTS OF THE LIONS CHILDREN

THE EARTH FRIENDS let us WALK, let us WALK

HAS RENDEVOUS ON THE ’AVIGNON BRIDGE

 

HERE THEY ARE DANCING WITH THE LEDGE JOY

BECAUSE THE VIUX AND NEW ARE THE MEME

THE HISTORY OF THE REGION THIS IS CONNAIT WELL BY ALL

OR LAMOUR AND DESIRE UNITEE

 

BUT THE THIEVES DA THE WORLD ARE THE ALSO

THEY ARE TRAVEILLEZ HAS CHANGE LIFE

BUT THE EARTH FRIENDS ARE TRES TRES STRONG

THE DAYS OF GLOIE FOR ARE FOR YOU DEAD JAMIS

 

http://dennylaine.com/lyric/ly.....TERRE.html

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