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Paul McCartney a répondu aux questions de Georgie Rogers sur les ondes de la BBC radio 6 spécialisée en musique

Vous pouvez retrouver l'entretien sur le lien suivant:

http://audioboom.com/boos/2671.....uter-games

source: BBC Radio 6

(Il est possible que la bbc charge dans les jours prochains un podcast à télécharger, libre d'accès)

En voici la retranscription en français:

Paul interviewé par Georgie Rogers, BBC 6, le 21 Novembre 2014

 Georgie – Racontez-moi comment vous vous êtes retrouvé à travailler sur la bande son du jeu video Destiny

Paul – Au départ, j’ai reçu un coup de fil de  demandant si j’étais intéressé de travailler sur la bande son d’un jeu – j’ai demandé de quel jeu il s’agissait, et quand ils me l’ont dit, beaucoup de jeunes autour de moi m’ont dit que c’était un jeu génial. Donc, par la suite, j’ai pris l’avion pour L.A. pour une rencontre avec les responsables du jeu. Ils m’ont expliqué exactement de quoi il s’agissait, une sorte d’épopée. Je leur ai demandé ce qu’ils attendaient de moi, et ils m’ont répondu ‘Ce que vous voulez’, ce qui n’était pas la bonne réponse ! J’ai insisté ‘Vraiment, dites-moi ce que vous attendez de moi’ Mais, bon, après un petit travail de détective, il s’est avéré qu’ils voulaient que je leur donne des idées et Martin O’Donnell, qui était en charge de l’orchestration, a pris toutes ces idées, les a remaniées, pour les faire coller au jeu. Au bout du compte, il est devenu clair qu’ils voulaient en fait que j’écrive une chanson – ils m’ont expliqué le contexte et je suis revenu avec des idées en me fondant sur les notes qu’il me montrait – pour moi, cela voulait dire que je commençais en mi, puis les accords ont suivi… Une fois la chanson terminée, en plus de toutes les petites idées pour la bande son, nous nous sommes retrouvés à Abbey Road pendant plusieurs jours avec cet orchestre gigantesque. C’est là que nous avons enregistré la chanson et la B.O. Un travail très excitant. Une grande épopée.

Georgie – Quelle approche avez-vous adopté pour cette chanson, et était-ce très différent de tout ce que vous faites pour votre propre musique ?

Paul – Quand vous écrivez une chanson comme celle-ci, qui est une commande – c’est un peu comme faire un portrait pour quelqu’un – il faut essayer d’utiliser votre imagination et essayer de trouver l’équilibre entre ce dont ils ont besoin, ce qu’ils vont exiger et ce que vous voulez leur donner. Vous essayez de combiner ces deux aspects, et de garder une certaine intégrité. Dans le jeu, le but est, au bout du compte, de sauver la planète Terre de l’attaque d’envahisseurs. Ce qui m’a suggéré que vous avez de l’espoir en l’avenir (Hope for the Future). Donc je suis parti de là, mais ce n’est pas seulement une chanson pour un jeu, car on peut jouer cette chanson dans un autre contexte que celui du jeu… Il ne fallait donc pas trop de références aux Aliens, sinon les gens risquaient de se demander de quoi ça parlait. Il fallait que la chanson puisse  se suffire à elle-même du point de vue du sens.

C’est assez difficile d’expliquer comment les idées me viennent, mais en fait, je me suis demandé, tout simplement, ce que j’espèrerais moi-même pour l’avenir – là encore, je partage mes idées avec les gens responsables du jeu qui me répondent ce qu’ils veulent changer ici et là… J’imagine que certains compositeurs auraient répondu ‘Non, on ne change rien’ Mais moi, j’aime bien travailler en équipe – c'est comme un challenge. J’ai donc inclus leurs changements et leurs idées, les ai mis à ma sauce dans la chanson, et après quelques échanges, nous avions la chanson, je l’ai enregistrée, puis nous avons enregistré les grandes parties jouées par l’orchestre à Abbey Road.

Georgie – Vous avez maintenant un tel catalogue, est-ce que cette expérience vous a appris quelque chose de nouveau ?

Paul – Oui, ça a toujours été un défi pour moi d’écrire quelque chose sur commande. Normalement, vous vous installez et vous écrivez quelque chose selon votre humeur. Si vous êtes amoureux, vous écrivez une chanson d’amour ; si vous voulez faire passer un message plus profond, vous vous engagez davantage ; mais quand on écrit quelque chose sur commande, c’est un challenge que j’aime parce que ça nécessite plus de discipline ; vous ne pouvez pas vous contenter de proposer de partir dans une direction opposée. Ça m’a vraiment plu.

Georgie – Cela va-t-il vous inciter à vous mettre à jouer ?

Paul – Vous savez, quand on travaille sur un jeu, vous êtes amené à regarder ce jeu pour voir de quoi il s’agit. Avec les gars du studio nous l’avons eu entre les mains, l’avons chargé sur les écrans et nous avons commencé à y jouer. Pour être très honnête, je ne suis pas allé très loin ! Les Aliens m’ont dégommé rapidement ! Je ne suis pas très bon à ce genre de chose. Même chose pour Rock Band, ce jeu où vous devez jouer sur les morceaux des Beatles – je n’ai jamais vraiment été très bon à ça non plus ! Je me suis fait battre par un de mes petits-enfants, mais je lui ai dit ‘Ok, c’est pas grave, c’est moi qui l’ai écrit ! Ce n’est pas la peine que j’y joue, je l’ai écrit !’ Le jeu n’a en fait rien à voir avec jouer les chansons pour de vrai… Si on m’avait demandé de jouer la ligne de basse sur telle chanson, pas de problème… Mais pour le jeu, il faut en fait jouer en même temps que les points apparaissent à l’écran, ce qui est une toute autre compétence. Donc je me fais très rapidement battre.

[A propos de The Art of Paul McCartney] On m’a demandé, il y a des années, si je voulais y participer, mais j’ai répondu que je ne pouvais pas participer à cet hommage, mais que je ne pouvais qu’être heureux qu’on me le rende. Je les ai donc laissés faire. Et ils s’en sont très bien sortis – ils ont réussi à convaincre de grands artistes d’y participer ; ce que j’ai entendu est vraiment bien. J’aime bien la reprise de Things we said today par Bob Dylan avec sa voix si singulière et rauque. Mais si j’avais essayé de chanter comme ça, ils m’auraient viré ! Mais j’adore – avec Dylan soit vous êtes un fan soit vous ne l’êtes pas, et moi j’en suis fan ! Tous ces gens sont fabuleux, et je me sens très honoré.

Mon prochain projet – sur lequel je suis depuis des années – c’est de faire un dessin animé pour les enfants, mais en ce moment,  les choses pour enfants ne peuvent plus se contenter d’être enfantines, car ce sont les adultes qui les y emmènent, il faut aussi s’adresser aux adultes. J’emmène ma fille de 11 ans au cinéma et j’apprécie les moments où on me faire rire aussi, donc c’est un aspect que je comprends très bien.

En fait, je me penche essentiellement sur la musique, c’est mon travail principal, mais ils m’ont demandé de faire la voix d’un des personnages, ce qui est assez dingue. Tout ceci est fondé sur un livre pour enfants que j’avais écrit il y a des années, et à force de parler des personnages, j'ai pris les voix, et le réalisateur m’a alors proposé de vraiment faire la voix… ‘Vous plaisantez ?’ Mais c’est dans le projet maintenant ; mais pour moi, c’est surtout la musique.