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Le retour gagnant d’Arnaud Simon

Nous avions découvert les chansons d’Arnaud Simon à la fin des années 2000, et sa pop, fortement inspirée par un certain Paul McCartney, ne nous avait pas laissés indifférents. Après une parenthèse de quelques années, Arnaud revient avec « Circulation du Bonheur » et des concerts à Bayonne et Paris, avant de dévoiler de nouveaux titres à l’automne prochain.

Arnaud, peux-tu nous résumer ton parcours musical ?

J’ai eu trois périodes dans ma vie. La première avec Artefacts, un groupe de potes de lycée avec lequel on est allés aux Francofolies et avons fait la première partie de Carlos Santana. On a fait deux albums, des concerts à Paris dans les années 90. En 2010, j’ai signé avec un producteur et publié l’album « Pourquoi pas l’Angleterre ? ». On a fait quelques concerts et des télés. Le producteur a lâché, car financièrement, il ne pouvait suivre à un moment où cela aurait été intéressant de caler une tournée pour enfoncer le clou, parce qu’il se passait des choses. Ce n’était pas une explosion, mais on sait qu’une carrière se construit pas à pas. L’an dernier, je me suis dit que je n’avais pas achevé quelque chose. J’avais des morceaux qui étaient dans les tiroirs, que je n’avais jamais sortis. En les réécoutant, je les trouvais bien. Parfois, tu fais des trucs, tu laisses passer du temps et tu peux ne pas te reconnaître. Et là, en l’occurrence, si. J’en avais même qui résonnaient encore plus en moi aujourd’hui. Et ça a réactivé l’envie d’écrire, de composer. Entre-temps, avec les anciens du groupe Artefacts, on se retrouvait une fois par an pour faire un concert d’été sur la plage. C’est devenu une sorte de rendez-vous incontournable avec toutes les générations. Ces concerts avec Jax m’ont redonné du jus. L’envie d’exprimer des choses, de trouver un certain équilibre, cette impression d’inachevé, tout ça s’est mélangé pour me donner une sorte de grinta et d’envie de faire de la musique. Peut-être même encore plus que quand j’avais 20 ans, bizarrement.

Tu dis que tu ne t’es pas autorisé à être un artiste ?

Je pouvais faire d’autres choses, c’est vrai. Peut-être à cause du syndrome de l’imposteur dont on parle beaucoup. Pour moi, ce n’était pas vraiment cela. C’était le syndrome de celui qui se demande ce qu’il va ajouter à toute cette œuvre qui existe déjà. Des morceaux exceptionnels comme ceux de McCartney ou des auteurs français. Qu’est-ce que j’apporte, moi ? OK, je sais chanter, je sais écrire des chansons, mais je me posais des questions par rapport à ce qui existait déjà. Ce qui est une connerie, car en réalité, il faut lâcher ça, penser avec son cœur et ses tripes et dire : « J’ai un truc à dire, je le sors. C’est peut-être bien ou pas bien, mais c’est mon truc. » J’ai commencé à écrire des choses plus profondes. Dans mes concerts, je reprends les chansons anciennes qui résonnent encore beaucoup pour moi et des nouvelles qui sortiront en octobre. Et je me suis rendu compte qu’il y a comme une cohérence.

Pendant ta parenthèse professionnelle, tu as continué à composer ?

J’ai écrit un EP resté inédit qui s’intitulait « Sun », inspiré par les Landes où j’ai grandi. Pas que ça, mais il y avait toujours en filigrane l’environnement de l’océan, des espaces. Et on a refait des concerts à Paris à cette époque. Ces morceaux n’ont pas été enregistrés, sauf « La Bière du Vendredi à l’Hôtel Sovereign ».

Tu maîtrises remarquablement les réseaux sociaux pour promouvoir ta musique. Ce n’est malheureusement pas le cas de tous les artistes.

Je prends tous ces outils comme des leviers artistiques qui doivent servir ton propos. Ça prend un peu de temps, mais je m’amuse. Je ne prétends pas être un pro du digital, mais ça a le mérite d’être authentique. Mon fils m’a dit que je faisais des posts de boomer. Ça m’a piqué, mais, même si tu évolues dans les montages, tu as quand même une sensibilité qui est celle d’une génération. J’aime le fait d’événementialiser ce que tu fais, partager. Mais j’ai toujours du mal à communiquer si je n’ai rien à dire.

Tu vas enregistrer tes nouveaux morceaux en mai 2025.

Oui, une histoire sympa d’ailleurs. On m’a proposé d’enregistrer dans un studio à l’ancienne qui appartient à Quiksilver à Saint-Jean-de-Luz. Le lieu est incroyable, à 300 mètres de l’océan. On a constitué l’équipe : Xavier Delpech, qui avait produit « Pourquoi pas l’Angleterre ? », qui est batteur et va travailler sur le mix avec l’ingé son résident. Yoann Roy, le bassiste, vient d’un univers plus rock que moi. Je l’ai appelé pour travailler sur ce disque et il m’a dit : « C’est un grand oui. » Ce sont des choses qui font extrêmement plaisir. Philippe Bouthemy va venir jouer des claviers. Il fait du funk sous le nom de Magoo et est très talentueux. Comme le lieu est incroyable, le réalisateur du clip de « Circulation du Bonheur » sera en résidence avec nous, en immersion pendant l’enregistrement. On va en sortir un mini-doc.

Pourquoi le ukulélé sur « La Circulation du Bonheur » ?

J’avais ce ukulélé sur lequel je jouais très peu de morceaux, car ce ne sont pas les mêmes positions des doigts que pour la guitare. Je jouais trois morceaux : « Between the Devil and the Deep Blue Sea » de George Harrison, « Ram On » de McCartney et un morceau de Hugh Coltman. Ce que j’adore dans cet instrument, c’est qu’il a un côté très léger, futile, jovial, mais il a aussi énormément de mélancolie. Le morceau « Circulation du Bonheur » est très mineur sur les couplets et assez majeur et enjoué sur le refrain. Le point de départ de cette chanson est la perte de deux amis décédés. Je pense souvent à eux et j’ai la chance d’être là. Il ne faut pas se pourrir la vie pour des choses qui n’en valent pas la peine. Il faut savoir être positif. C’est une quête et j’ai du mal. Je ne suis jamais complètement heureux ni complètement triste. Ce morceau évoque cela.

Qui t’accompagne en concert ?

Benoît Ribaucour, le nouveau guitariste de Jax, m’accompagne à la guitare électrique. Il colore beaucoup et met du jus sur les chansons. C’est intime, mais il y a de la puissance. J’aime que dans un concert, on passe par toutes les émotions avec des couleurs différentes. Si tout se passe bien, j’ai envie de faire une version scène à quatre ou cinq musiciens.

Paul McCartney t’a beaucoup influencé ?

C’est plus qu’une influence. C’est tellement une influence que ça devient écrasant. Le talent, le chant, la composition, la façon dont il marie les accords. Quand j’étais jeune, j’ai voulu acheter le 45 tours des Buggles « Video Killed the Radio Star ». Je me suis trompé et j’ai pris un 45 tours de Wings « Goodnight Tonight ». Quand j’ai entendu la face B « Daytime Nighttime Suffering », pour moi, c’est du génie absolu. Le début avec ces harmonies vocales est incroyable. Franchement, je le conseille à tous ceux qui pensent connaître McCartney mais qui n’ont pas écouté ce morceau. Il y a tout sur ce titre : une mélodie incroyable, le couplet qui a un côté un petit peu rock, son chant qui est juste dingue et le texte. Ce morceau m’a complètement renversé. Je l’ai écouté en boucle et ça m’a donné envie d’écrire. Je jouais de la clarinette et j’ai demandé à mes parents d’acheter une guitare. Même si je ne savais faire que trois accords, je commençais déjà à écrire des chansons. C’est pour ça que je dis que je me sens songwriter. Je ne sais pas si c’est très modeste de dire cela. Je ne suis pas un très grand chanteur ni un grand guitariste, mais mon moteur premier, c’est d’écrire des chansons.

Sur ton premier album, la chanson « Serre-moi » évoquait les Beatles et le concert sur le toit de janvier 1969.


Exactement. Je la joue toujours. Je l’aime beaucoup, car elle m’évoque beaucoup de choses. Elle est née de deux choses : d’une photo que j’avais vue, prise depuis le toit, où tu vois probablement un homme d’affaires britannique qui passe en bas de la rue. S’est-il rendu compte du moment historique ? Chanter ou crier sur les toits, c’est un signe de vie très fort et de domination dans le bon sens du terme. J’ai essayé de mélanger tout ça.

Tu n’as pas eu l’envie de composer pour d’autres artistes ?

Une artiste m’a recontacté récemment pour écrire des textes. C’est quelque chose que j’aimerais beaucoup faire. Je peux mettre ce talent-là au service d’autres artistes.

Quels sont tes projets après les concerts de Bayonne et Paris, puis l’enregistrement des chansons ?

J’aimerais refaire de la scène à l’automne 2025. À quatre musiciens ou à deux, formule plus flexible, moins chère. L’objectif, c’est de jouer.

Arnaud Simon sera en concert le 15 mars au Spot du Linge de Bayonne (64) et le 2 avril au Solo, 138 Bd Richard Lenoir 75011 Paris.

Vous pouvez gagner 2 places pour le concert du 2 avril au Solo. Envoyez-nous un mail à : contact@maccaclub.com

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