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Interview de Giles Martin pour le film Eight Days a Week

Début octobre 2016, une projection privée étaient organisée à l’Olympia pour les salariés de Vivendi Universal et leurs invités. Giles Martin qui a restauré les prises live des extraits figurant dans le documentaire réalisé par Ron Howard « The Beatles : Eight Days a Week », était à Paris, avec Jonathan Clyde, producteur exécutif pour Apple Corps, pour présenter le film. Dans les coulisses, nous avons pu croiser Barbara Bach, épouse de Ringo Starr, accompagnée de sa sœur Marjorie (Mme Joe Walsh), ainsi qu’Olivia Harrison. De son père, George Martin, décédé en mars 2016, Giles a hérité de l’élégance, la courtoisie et des techniques de production très pointue. Rencontre dans une loge du célèbre music-hall parisien. Peut-être bien celle utilisée par Paul McCartney pour son mémorable concert du 22 octobre 2007.

Qui a eu l’idée de produire le film « Eight Days a Week » ?

Jonathan Clyde : Un archiviste de Washington nous a contactés vers 2002. Il recherchait tous les films réalisés pendant les tournées américaines des Beatles. Ça nous a semblé une bonne idée de réaliser un film consacré à cette période. Malheureusement, Giles Martin était très occupé avec son travail sur l’album « Love » pour le spectacle du Cirque du Soleil, puis pour d’autres projets. Il s’est passé plusieurs années avant qu’il puisse se pencher sur les bandes de concerts. Mais il y a toujours un temps pour tout.

Giles Martin : Nous avons essayé de récupérer tout le matériel nécessaire. Par les fans eux-mêmes, par les frères Maysles qui avaient réalisé le documentaire sur la première visite des Beatles en Amérique et par des collectionneurs. C’était un processus très intéressant et un sacré challenge car la source sonore semble sortir d’un dictaphone. Les Beatles étaient un groupe de stade avant que ce concept soit inventé. Ils arrivaient avec leurs instruments et leurs amplis alors que maintenant, Paul McCartney utilise dix-huit camions pour son matériel. Le souci était d’obtenir un son acceptable aujourd’hui avec des bandes vieilles de cinquante ans.

Etes-vous satisfait du résultat sur les bandes son ?

G.M : Je pense que ce qu’on entend maintenant est bien meilleur que ce que le public percevait à l’époque pendant les shows.

Comment le son était-il enregistré à l’époque ?

G.M : Sur la table de mixage de l’époque, avec un trois pistes pour le Hollywood Bowl ou avec des magnétophones pour les autres concerts.

Et comment s’est passé le travail sur les images ?

G.M : Il y a des images filmées par les spectateurs eux-mêmes. Un canadien nous a contacté car il avait un film du show de Toronto et nous a affirmé qu’il était formidable. Il est venu à Abbey Road, mais après quelques secondes, nous avons su que ce serait inutilisable. C’est très important de rechercher la qualité car nous travaillons pour les fans qui n’ont pas eu la chance de voir les Beatles. Ce n’est pas un travail archéologique.

 

Votre père, Paul McCartney et Ringo Starr ont approuvé la production ?

G.M : Mon père, malheureusement non, car il décédé en mars 2016 et le projet n’a été finalisé qu’en juin. Ça a été bizarre car j’ai pris une semaine après ses obsèques avant de revenir à Abbey Road, où mon père et ma mère travaillait et se sont rencontrés. Et entendre la voix de mon père sur les bandes de studio… Je ne savais pas que le film serait dédié à mon père. Je ne l’ai vu qu’à la première projection.

Mais Paul, Ringo, Yoko et Olivia Harrison ont suivi l’avancé du travail. C’était leur projet également.

J.C : Ils ont également apporté leurs propres archives photographiques.

Quelle sera la prochaine production Beatles ?

J.C : Ce sera « Let It Be ».

Encore beaucoup de travail avec plus de soixante-dix heures d’images filmées et autant de musique.

J.C : Oui, c’est énorme, mais très excitant.

GM : Il y a une très forte demande au sujet des Beatles. Ce qui est très confortable, c’est de pouvoir faire les choses tranquillement et bien. Nous avons le temps car les Beatles ne vont pas partir en tournée demain.

Propos recueillis par Dominique Grandfils

 

Remerciements à Christophe Le Belleguy, Aurore Gonnet ainsi qu’à Simon Gilham et l’équipe de l’Olympia.

                                           J. Clyde, G. Martin et D. Grandfils

 

Le DVD du film Eight Days a Week est disponible le 22 novembre 2016, sous la forme d’un double disque avec un superbe livret.

Les scènes non retenues pour le film apparaissent dans les bonus. L’occasion d’entendre Woopy Goldberg, Sigourney Weaver ou Elvis Costello raconter d’autres anecdotes. On retrouve également Allan Williams, premier manager des Beatles qui racontent leurs premiers moments à Hambourg. Un superbe document à placer sous le sapin de Noël.

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