Hier soir et après une courte pause de quelques jours après un passage au Japon, dans le cadre de sa tournée « Out There » commencée en mai 2013, Paul McCartney remontait sur scène en Europe ; à Londres devant son public. Le jeune-homme de 72 ans, multi-instrumentiste de génie a mis la gomme pour offrir au public 40 chansons dans une O2 Arena complète. Un moment hors du temps. Notre reporter Carl, qui vient d’intégrer l’équipe de Maccaclub, était présent.
20h30 : après la diffusion sur les écrans bordant la scène de photos sur fond de remix de titres issus de la discographie des Beatles, des Wings ou de Paul McCartney en solo ; la célèbre basse de Paul se dessine pour donner le coup d’envoi du concert. Les lumières s’éteignent et après une acclamation digne de l’homme qui monte sur scène avec vigueur et élégance, « Eight Days A Week », classique titre de la Beatlemania vibre dans l’enceinte. Le public est réceptif ; Macca est au top et sa voix est claire, chaude. A peine 15 minutes de spectacle pendant lesquelles une majorité du public est restée debout, dont les gens présents dans la fosse assise pour l’occasion, la première grande surprise concoctée par l’ex-Beatles et son groupe arrive : « Temporary Secretary » ! Morceau de musique Electro (sorti bien avant que ce genre ne s’appelle ainsi), figurant sur l’album « McCartney II » en 1980 et jamais interprété sur scène jusqu’alors.
L’enchaînement des titres qui suivent est somme toute aussi plaisant que ce concert est un événement spécial car, nous l’avons dit, il marque le retour de Paul sur ses terres ; chose qu’il ne manque pas de rappeler : We traveled a lot during this tour, but it’s good to be back home. Entre anecdotes et clins d’œil à sa carrière, Paul et son groupe sur scène reprennent des morceaux empruntés aux répertoires des Beatles ; « Paperback Writer », « We Can’t Work It Out », « And I Love Her » ; des Wings « Nineteen Hundred And Eighty-Five » et des albums de Paul en solo avec le très romantique « My Valentine ». Le nouveau morceau composé pour le jeu vidéo Destiny n’est pas oublié : « Hope For The Future » pose une atmosphère très énigmatique dans la salle. « New », dernier opus solo de Paul sorti en mai 2013 n’est pas en reste avec les titres « Save Us » absolument décapant ou bien « Queenie Eye ». L’alternance savamment orchestrée de titres acoustiques et plus électriques démontre que Paul est toujours aussi à l’aise qu’un funambule quand il s’agit de passer du piano à la guitare ou du ukulélé à la basse.
Chaque chanson a son lot d’émotions, de petits détails qui rendent les instants spéciaux. C’est particulièrement le cas lorsque Macca s’adresse à John Lennon en jouant, seul à la guitare acoustique ; le titre qu’il lui a dédié « Here Today ». « Une forme de conversation entre lui et moi » affirme Paul. Le public salue avec toujours autant de respect et d’amour ce titre pour John. Pareil pour « Something » que Paul interprète en hommage à George Harrison d’abord seul avant d’être rejoint par le groupe pour la seconde partie du morceau au solo toujours aussi grandiose et prenant. Difficile de rester neutre tant ces moments sont d’une force extraordinaire.
La part belle du concert revient principalement aux chansons des Beatles parmi lesquelles le groupe pioche pour surprendre son public. Le très enfantin « All Together Now » est bien entouré par « Lady Madonna » et « Lovely Rita » alors que « Eleanor Rigby » précède un « Being For The Benefit Of Mr. Kite! » de très grande qualité entre générosité et musicalité. « Ob-La-Di, Ob-La-Da » fait danser tout le monde et « Back In The U.S.S.R. » finit de mettre au parfum tous les plus statiques restés assis sur leurs sièges.
Le concert continue dans une ambiance magique au moment où Paul entame « Let It be » repris en cœur par les spectateurs toutes générations confondues. Arrive ensuite le moment où tout explose littéralement dans la salle avec ce titre et bande originale du James Bond du même nom : « Live And Let Die ». Etincelles, et effets pyrotechniques ajoutent à l’ensemble une dimension épique sans précédent surprenant tout le monde sous le coup des détonations ainsi que des flammes qui viennent roussir les visages stupéfaits des fans présents dans les premiers rangs ! Le moment est parfait pour boucler ce tryptique extraordinaire avec « Hey Jude » dont la descente finale est peut-être à ce jour une des mélodies les plus connues de l’histoire de la Pop Music.
C’est déjà la fin mais avant de partir, un rappel s’impose ! Et il est de taille. Pour la première fois en Angleterre, Paul McCartney joue le titre « Another Girl » figurant sur l’album « Help! » sorti en 1965. La Beatlemania reprend ses droits. « Hi Hi Hi » titre des Wings dont la version live est un bijou Rock à la testostérone fait monter la puissance avant l’arrivée d’un invité de marque ; Dave Grohl, musicien multi-instrumentiste membre du groupe The Foo Fighters venant accompagner le groupe pour jouer « I Saw Her Standing There » très remuant. Grande complicité sur scène entre les hommes qui ont composé « Cut Me Some Slack » Grammy Award de la meilleure chanson rock de 2014 pour le documentaire « Sound City ». Tout le monde quitte la scène… Alors que certains spectateurs commencent à se lever pour quitter la salle ; il semblerait que Paul soit rappelé par son roadie : ils semblent jouer une pièce de théâtre lorsque ce dernier montre du doigt le public en ayant l’air de dire à Paul : « tu ne vois pas qu’ils attendent ? Vas-y ! ».
Deuxième rappel de la soirée avec un « Yesterday » de toute beauté. Rien à dire de plus, le public est transporté par ce moment, Paul semble très ému à l’idée d’interpréter cette si belle chanson aussi simple que géniale ; Paul Wickens aux claviers assurant la partie cordes pour parfaire cet instant. C’est enfin au tour de « Helter Skelter » des Beatles de tout écraser sur son passage avant de passer au Medley final tiré de l’album « Abbey Road » (1969) se terminant par un « The End » de circonstance.
Au final, et comme toujours, c’est un carton plein pour l’ex-Beatles. Il est difficile de redescendre sur terre après avoir vécu un tel moment. Près de 3 heures d’un concert d’une richesse et d’une intensité formidables offrant un voyage musical rassemblant des chansons dont la plupart représente la crème de la crème de la musique Pop telle que nous la connaissons.
Certaines et certains sortent avec les larmes aux yeux, d’autres sont sans voix alors que beaucoup, heureux d’avoir été là ; chantonnent les mélodies qu’ils ont découvertes ou redécouvertes ce soir. En tout cas, toutes et tous ont la sensation d’avoir eu le privilège d’assister à un concert exceptionnel donné par des musiciens comblés et simplement heureux de jouer ensemble. Paul McCartneyfait partie de ces artistes qui ont la chance d’avoir pu faire ce qui lui plaît, d’avoir pu oser sans jamais oublier ni ses racines, ni ses incontournables classiques. Il reste à ce jour peut-être le seul musicien vivant à pouvoir se vanter d’une telle aura.
« Le plus génial des génies, le plus légendaire des légendes, le plus divin des dieux ».
Ci-après ; la set List du concert du samedi 23 mai 2015 à l’O2 Arena.
Eight Days a Week
Save Us
Can’t Buy Me Love
Listen to What the Man Said
Temporary Secretary (Live debut)
Let Me Roll It
Paperback Writer
My Valentine
Nineteen Hundred and Eighty-Five
The Long and Winding Road
Maybe I’m Amazed
I’ve Just Seen a Face
We Can Work It Out
Another Day
Hope for the Future
And I Love Her
Blackbird
Here Today
New
Queenie Eye
Lady Madonna
All Together Now
Lovely Rita
Eleanor Rigby
Being for the Benefit of Mr. Kite!
Something
Ob-La-Di, Ob-La-Da
Band on the Run
Back in the U.S.S.R.
Let It Be
Live and Let Die
Hey Jude
Rappel :
Another Girl (UK Debut)
Hi, Hi, Hi
I Saw Her Standing There (avec Dave Grohl)
Rappel 2:
Yesterday
Helter Skelter
Golden Slumbers
Carry That Weight
The End